Le deuxième tube du tunnel routier du Fréjus sera ouvert en juin 2024 : la société concessionnaire française SFTRF l’a confirmé le 3 janvier 2024. À la date du 4 janvier, cependant, il n’y avait pas encore de confirmation du côté italien.

Ce qui sera fait pour ouvrir en juin

La société SFTRF informe également que le tunnel sera fermé à la circulation pendant 56 heures, du vendredi 26 janvier à 22h au lundi 29 janvier 2024 à 6h. Des tests de fonctionnement seront effectués sur les équipements et les systèmes de gestion des deux tubes du tunnel, qui auront alors une gestion unique. La société italienne SITAF, le 29 décembre, n’avait pour l’instant communiqué que la fermeture alternée à la circulation de nuit pour ces jours-là.

Les tests de fin janvier permettront d’identifier les ajustements et les modifications nécessaires aux installations. Une nouvelle fermeture totale au trafic est d’ores et déjà prévue afin de migrer les commandes du tube actuel en service vers le nouveau système de gestion unique des deux tubes. Cette fermeture sera suivie d’un mois et demi de « marche à blanc » pour le second tube.

Pas d’augmentation du trafic, un seul sens de circulation pour chaque tube

Les deux tubes seront utilisés chacun dans un sens de circulation. La société française du tunnel confirme que les capacités de trafic n’augmenteront pas, justement parce qu’il n’y aura pas de modification de la densité de véhicules dans chacun des tubes, tandis que la sécurité sera renforcée, notamment en cas d’incendie.

La société française SFTRF confirme des décisions déjà connues depuis l’automne. Le ministre italien des Affaires étrangères, Antonio Tajani, avait également informé le 6 septembre qu’il n’y aurait pas d’augmentation du trafic et que le second tube de Fréjus serait pleinement opérationnel au premier semestre 2024. M. Tajani s’exprimait à la Chambre des députés pour une interrogation à réponse immédiate, dans la période entre l’éboulement de Saint-André en Maurienne du 27 août et la fermeture imminente du Mont-Blanc pour des travaux et pour plusieurs semaines.

Des années de travaux au tunnel du Fréjus

Annoncée pour 2021, l’ouverture du second tube a été repoussée à la fin de 2022, puis au premier trimestre 2023. Le creusement a commencé, du côté français, il y a plus de 13 ans, en juillet 2011, alors que le projet date de 2009 et le percement du diaphragme du 17 novembre 2014. Le coût devrait être inférieur à 700 millions d’euros, pour un tunnel programmé au début que pour la sécurité. En effet, même dans son utilisation à venir, il gardera un diamètre de 8 mètres, plus petit que le tube actuellement en service.

Qui exploite le tunnel du Fréjus ?

La société française SFTRF est contrôlée à 99,9% par l’Etat, sous la forme d’une structure administrative, la FDPITMA (Fonds pour le Développement d’une Politique Intermodale des Transports dans le Massif Alpin), qui contrôle d’ailleurs également la ATMB (Autoroutes et Tunnel du Mont Blanc s.a.), société de gestion pour le versant français.

Du côté italien du tunnel du Fréjus, le contrôle de SITAF est passé fin juillet 2020 à l’ASTM du groupe Gavio, qui avait acquis les parts d’un peu moins de 20 % de la ville de Turin et de la ville métropolitaine, mises en vente par l’administration de Chiara Appendino, du Mouvement 5 étoiles.

La société, cotée à Milan et présente dans plusieurs pays, joue un rôle majeur dans les transports franco-italiens. Elle gère en effet d’autres routes qui donnent accès à des liaisons transfrontalières, notamment la Turin-Bardonecchia, l’Autostrada dei Fiori (Turin-Savone-Vintimille), la Turin-Aoste, y compris la bretelle de Santhià, avec SAV et ATIVA. ASTM détient également une participation minoritaire dans le tunnel du Grand-Saint-Bernard.

Contrairement au tunnel ferroviaire de base Turin-Lyon, la construction du deuxième tube du tunnel routier du Fréjus n’a pas suscité de protestations d’une intensité particulière, se limitant à quelques cas sporadiques, par exemple en 2012 et 2013. Pour l’essentiel, on n’a pas eu de débat sur le sujet.

En toile de fond, la mobilité entre la France et l’Italie

Il convient également de mentionner qu’une discussion est en cours concernant un second tube au tunnel routier du Mont-Blanc, sans toutefois qu’aucun progrès n’ait été noté entre les positions italienne et française, qui s’articulent à leur tour avec de différents arguments et acteurs pour et contre.

En toile de fond, il y a la question générale de la mobilité transfrontalière des biens et des personnes par rail et par route entre l’Italie et la France. Plusieurs chapitres sont ouverts, des travaux du tunnel de Tenda à la route binationale dans la vallée de la Roja, de la voie ferrée Cuneo-Ventimiglia-Nice, à l’interruption du trafic ferroviaire en Maurienne en raison de l’éboulement du 27 août 2023, aux fermetures saisonnières et pluriannuelles pour les travaux prévus dans le tunnel du Mont-Blanc.

Directeur de Nos Alpes, journaliste. Il a collaboré avec des magazines et des journaux italiens, de Il Mulino à Limes, de Formiche à Start Magazine.

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