La deuxième réunion d’AlcoTraité, un projet Interreg Italie-France visant à surmonter les obstacles réglementaires et institutionnels à la coopération transfrontalière a eu lieu hier, 10 janvier 2024, à Imperia.
Il s’agissait d’une discussion avec les territoires, en particulier à propos du « bassin de vie » des Alpes franco-italiennes du sud. Parmi les participants, le président de la province d’Imperia et maire de la ville, Claudio Scajola, a rappelé qu’il y a « 7 000 Ligures qui traversent la frontière chaque jour pour aller travailler à Monaco et en France« , en référence aux questions de mobilité.
Différentes propositions ont émergé à ce sujet, comme un billet unique pour les transports transfrontaliers et le prolongement de la véloroute ligure jusqu’à Menton. Bernard Asso, vice-président du Conseil du département des Alpes-Maritimes, a insisté sur l’importance de la diffusion du bilinguisme, un thème qui revient également dans le Traité du Quirinal et sur lequel le programme du diplôme ESABAC est déjà actif dans les lycées de France et d’Italie.
Le ministre régional de Ligurie, Marco Scajola, a participé en tant que chef de projet, avec des fonctionnaires et de représentants politiques, dont Laurence Boetti-Forestier, conseillère de la Région Sud, Laurence Navalesi, conseillère déléguée de la Métropole de Nice, et Jean-Pierre Vassallo, maire de Tende et vice-président délégué de la Communauté de la Riviéra française (CARF). Mme Laura Reynaud, sous-préfète pour Nice-Montagne, Alessandro Alessandri, président du Parc des Alpes ligures, et de représentants de la Province de Côni ont également contribué aux échanges. La réunion a été animée par la MOT, Mission opérationnelle transfrontalière, en présence de son directeur, Jean Peyrony.
Le contenu du projet Interreg AlcoTraité
Le projet Alcotraité explore trois thèmes principaux.
Dans le domaine de la santé, il examine la coopération transfrontalière en matière de santé, par exemple en ce qui concerne la complémentarité des services et des hôpitaux, ou les contraintes juridiques liées à la mobilité des patients, comme l’utilisation d’ambulances de part et d’autre de la frontière.
En matière de mobilité, il s’intéresse aux thèmes de la coopération ferroviaire et des autres transports publics transfrontaliers. Dans ce domaine, il y a des dossiers importants pour le bassin de vie des frontaliers : la gestion et l’entretien du chemin de fer des trains de la ligne Cuneo-Tende-Ventimille dans la vallée de la Roya (qui fait l’objet de protestations récentes des voyageurs), la connectivité ferroviaire sur la côte, l’utilisation des infrastructures pour les frontaliers (y compris dans les tunnels), les fermetures de certains points de passage, notamment le tunnel de Tende, la ligne ferroviaire au Fréjus, le tunnel du Mont Blanc.
Enfin, le projet se concentre sur les aspects de continuité écologique, qui n’ont pas encore émergé dans les réunions, mais auxquels le projet parallèle BiodivTourAlps, par exemple, fait référence.
Faire dialoguer les programmes Interreg
Le projet considère que les programmes Interreg, qui constituent une grande ressource économique, « ne se parlent pas souvent et qu’au sein des administrations, le personnel des structures ne suit pas toujours toutes les dynamiques ». Selon la présentation du 31 octobre, Alcotraité a au contraire « l’ambition de faire se rencontrer et dialoguer les techniciens italiens et français » qui s’occupent des programmes Interreg, d’EUSALP, de l’Eurorégion ALPMED et du Traité du Quirinal, « dans une optique de partage et de complémentarité« .
Les partenaires
La première réunion du projet Alcotraité a eu lieu le 31 octobre 2023, à Turin, le même jour que la réunion du Comité frontalier prévu par le Traité du Quirinal.
La Région Ligurie, en tant que coordinatrice, les Régions Piémont, Val d’Aoste, Provence-Alpes-Côte d’Azur et Auvergne-Rhône-Alpes ainsi que la Mission opérationnelle transfrontalière (Mot) participent au projet. Le projet dure 24 mois, d’octobre 2023 à fin septembre 2025.