Le mont Pilate est une destination classique, mais tout le monde ne la connaît pas. Il offre une vue spectaculaire sur toute la Suisse et sur le lac des Quatre-Cantons, au bord duquel se trouve Lucerne. On y accède par un train à crémaillère qui vaut à lui seul la visite, ou bien par un téléphérique. Il y a deux grands hôtels d’altitude, trois petites randonnées avec des vues spectaculaires. Il y a aussi beaucoup de monde, des visiteurs du monde entier.

Pourquoi faut-il monter sur le mont Pilate ?

Le Pilate est un peu comme la tour Eiffel à Paris ou la place Saint-Marc à Venise.

Si vous vous rendez à Lucerne ou près du lac des Quatre-Cantons, c’est une destination incontournable. Y monter n’est pas rien : on y passe une bonne partie de la journée et le billet aller-retour en 2024 coûte 78 CHF (80,60 EUR). Il doit être payé au point de départ ou en ligne, même avec des cartes, et uniquement en francs suisses, pour ne pas subir de frais de change fixes.

Il part d’Alpnachstad et il arrive au mont Pilate, sur un vaste espace où se trouvent deux hôtels, une grande terrasse sous laquelle se trouvent un restaurant et des boutiques, les gares d’arrivée et de départ du funiculaire et du téléphérique, ainsi que le départ de petites et grandes randonnées.

(credits Pilatus-Bahnen AG)

Le funiculaire est déjà une bonne raison de visite

Pour découvrir le funiculaire, il faut commencer par Alpnachstad. Inauguré en 1889, sur une distance de 4618 mètres, c’est l’une des prouesses d’ingénierie de l’époque, que l’on retrouve dans de nombreux sites alpins. Il était capable de franchir des pentes de 48 % en intégrant deux roues horizontales à crémaillère dans la machine. La dernière version rénovée date de 2023, date à laquelle la rénovation du bâtiment de départ a également été achevée.

La montée est un véritable enchantement : on s’éloigne de la station du lac, on traverse des bois et de courts tunnels, puis les arbres se raréfient pour laisser place à des alpages et à une étable avec des animaux à une station intermédiaire.

Le paysage n’est pas continu, le petit train suit des dépressions, passe sous des rochers, fait face à un espace vert plus grand, puis grimpe à flanc de montagne jusqu’à 2150 mètres. Au final, ce n’est pas grand-chose pour ceux qui connaissent les Alpes, mais le chemin pour y arriver est vraiment bruyant et secouant.

L’arrivée au Mont Pilate, dans les nuages (Nos Alpes – Enrico Martial)

Vous pouvez aussi prendre le téléphérique pour redescendre à Kriens, l’aller-retour coûte toujours 78 francs. Il y a d’autres possibilités : une boucle en ajoutant le train entre Alpnachstad et Kriens, ou même le bateau sur le lac.

Ce qu’il y a en haut

En raison de la situation géographique et des plus de 2 000 mètres d’altitude, l’air est vif et frais même en plein été, ne serait-ce qu’en raison de la forme de cette montagne, que l’on dit brisée et qui ressemble à une petite chaîne de montagnes à part entière. Elle compte trois sommets que l’on peut atteindre à pied : le Tomlishorn (30-40 minutes), l’Oberhaut et l’Esel. L’ascension de ces deux derniers prend entre dix et quinze minutes.

La promenade vers le Tomlishorn (Nos Alpes Enrico Martial)

Les personnes qui n’y passent qu’une journée passent généralement une bonne partie de leur temps sur la terrasse principale. Des deux côtés se trouvent les hôtels historiques, le Pilatus Kulm, qui date de 1890, est un bâtiment classé patrimoine et a été rénové en 2010, et le Bellevue, avec sa forme ronde plus récente. Ils proposent non seulement la chambre, mais aussi des soirées romantiques, l’observation des étoiles la nuit, des week-ends de récupération physique, y compris le YinYoga et le Cate Spinner, s’ils ont une signification pour vous.

L’hôtel Pilatus Kulm (Nos Alpes Enrico Martial)

L’offre est variée et apprend à l’observateur à accueillir les touristes et à inventer des plans pour une destination vieille de cent trente ans. Les légendes locales sont au rendez-vous : le dragon, Ponce Pilate, l’homme transformé en rocher.

En contrebas, la terrasse est remplie de boutiques, essentiellement destinées à une clientèle mondialisée, moyenne ou aisée, à la recherche de quelques objets mémorables, des vêtements aux couteaux suisses de tous niveaux et de toutes dimensions.

Sur la terrasse à l’étage, à la fin, on peut encore se laisser tenter par des frites et une bière, ou par un plat du genre street food. Le Pilate est à la fois chic et populaire.

La terrasse et le Pilatus Kulm (Nos Alpes Enrico Martial)

Pour la montagne

La terrasse est aussi un point d’observation sociologique : outre la vue magnifique, beaucoup de gens y circulent. Il y a des Indiens et des Chinois, des Scandinaves et des Italiens, des Brésiliens et des Kazakhs, et même quelques Suisses parmi les Européens. Un échantillon représentatif de la population mondiale regarde le lac des Quatre-Cantons et Lucerne, et se regarde lui-même.

À certaines heures de la journée, les courants ascendants sont intenses et les parapentistes pirouettent le long de ces courants. Certains passent avec des cordes et des pitons, d’autres descendent dans la vallée avec des bottes.

La plupart des visiteurs vont voir les trois petits sommets du groupe. Par ciel clair, le paysage est monumental, mais avec les nuages, il est féerique. Ils s’élèvent à côté de vous, ils bougent et s’ouvrent, vous pouvez les toucher.

Il vaut toujours la peine de faire la promenade la plus longue, jusqu’au Tomlishorn, par beau ou mauvais temps. La vue est enchanteresse, en particulier sur la partie côtière.

On remarque une installation de surveillance militaire et plusieurs bouquetins. Disparus en Suisse, ils ont été réintroduits depuis la première moitié du 20e siècle, en provenance de la Vallée d’Aoste et du Grand Paradis.

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Directeur de Nos Alpes, journaliste. Il a collaboré avec des magazines et des journaux italiens, de Il Mulino à Limes, de Formiche à Start Magazine.

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