Fabrice Pannekoucke, maire de Moûtiers, en Tarentaise, est devenu le nouveau président de la région Auvergne Rhône-Alpes, en remplacement de Laurent Wauquiez, qui a dû démissionner après son élection à l’Assemblée nationale. Le choix de Pannekoucke, anticipé par certains journaux, a été présenté hier soir à la majorité gouvernementale de la région. Il répond à un certain nombre d’exigences concernant à la fois la continuité des différents dossiers et actions, le rôle et le poids régional de Les Républicains, qui est également nécessaire au niveau national.
Une formation de terrain
Pannekoucke, 49 ans et père de cinq enfants, est arrivé très jeune en Savoie (la version française du patronyme rappelle l’espace néerlandais) et son intégration dans les Alpes a été complète.
En 2001, à l’âge de 26 ans, il devient maire de Saint-Jean-de-Belleville. La commune compte un peu plus de 500 habitants, se trouve à 12 kilomètres de Moûtiers, et est enchâssée dans le système des Trois Vallées, qui offre en tout 600 km de pistes de ski. A titre de comparaison, Breuil-Cervinia et Zermatt font ensemble 250, la Via Lattea de Sestrière-Cesana, y compris Montgenèvre, 220 km.
En 2007, il devient assistant parlementaire d’Hervé Gaymard, actuel président du département de la Savoie, et par la suite directeur de son cabinet en 2011. En 2014, il devient maire de Moûtiers, ville qui est porte d’entrée des stations touristiques de Tarentaise.
Il acquiert une expérience de terrain dans la prise de décision : il apprend à connaître les maires, les communes, les structures de développement, les enjeux, les citoyens, les entreprises, les différents niveaux d’institutions. Depuis septembre 2017, il devient membre du Conseil régional Auvergne Rhône-Alpes, et en 2022, après les législatives, lors du remaniement de l’exécutif, il obtient la vice-présidence à l’agriculture et aux esapces valléens, ce qui veut dire « montagne ». Il est également président depuis 2009 de la Communauté des Communes Cœur de Tarentaise, qui regroupe six communes entre Moûtiers et Val-Thorens.
Quels dossiers
Fabrice Pannekoucke a travaillé sur les infrastructures : entre 2020 et 2022, en tant que maire de Moûtiers, il a fait moderniser le réseau d’égouts vétuste et endommagé. Il a rénové la grande gare routière de Moûtiers, qui est point d’accès touristique et connaît un trafic important.
Il est présent dans de nombreux entités publiques : à Trans Fer Route Savoie, qui gère les routes et les gares routières de Savoie, il fait partie du comité de pilotage du projet Étude Station Hydrogène. Il est dans diverses instances qui traitent du tourisme, de la protection de l’environnement, de l’alimentation, de la formation et de l’éducation, comme dans divers lycées. Surtout, pour les Jeux olympiques d’hiver de 2030 attribués aux Alpes françaises, Pannekoucke a accompagné le Président Wauquiez et tout le processus, qui s’est développé également avec la Région Sud.
Après un président auvergnat, Laurent Wauquiez, voici un savoyard. Dans la continuité de la préparation des Jeux Olympiques et avec un focus sur les vallées alpines, le projet hydrogène dans lequel la région a une position avancée en France et en Europe: entre autres, les bus IVECO avec cette technologie seront construits près de Lyon. Il semble solide sur les dossiers généraux, des infrastructures de transport à l’agriculture, en passant par la réindustrialisation et la sécurité.
Il ne faut toutefois pas oublier que la région abrite des industries et des groupes économiques importants qui entretiennent des relations mondiales, y compris avec la Chine, et qu’il aura donc d’autres expériences et d’autres choses à apprendre.
Comment le choix a été fait
Dès le lendemain des élections législatives, quelques noms ont été évoqués, dont ceux des vice-présidents en charge de l’économie et des finances, Stéphanie Pernod et Nicolas Daragon, également maire de Valence.
Laurent Wauquiez raisonnait sur la manière d’assurer la continuité des politiques qu’il avait initiées. En revanche, même s’il a dû démissionner de son poste de président, Laurent Wauquiez reste conseiller régional et aura une influence importante. Les oppositions ont déjà indiqué qu’elles espérent voir un président avec moins de contrastes, mais il n’y aura certainement pas de déviation sur les thèmes principaux.
Par rapport aux mécanismes politiques italiens, dans la sphère régionale et locale française il y a un enracinement territorial dans la formation des décisions et des leaders, mais dans le cadre de processus plutôt verticaux.
Pannekoucke est une désignation directe de Laurent Wauquiez : une grande partie de la majorité ne l’a appris que le 4 septembre, à la veille du vote du Conseil régional. Le 5 septembre 2024, vers midi, le résultat pour Pannekoucke a été de 132 voix, contre 51 voix pour l’ecologiste Maxime Meyer, pour la gauche, et 17 voix pour Andrea Kotarac du Rassemblement national.
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