C’était la veille de Noël et un silence feutré enveloppait le petit village alpin de Saint-Léonard, au pied des montagnes enneigées de la Suisse romande. Les enfants, emmitouflés dans des couvertures de laine, regardaient la cheminée allumée, écoutant les histoires que le vieil Armand racontait chaque année.
La nuit la plus attendue était toujours celle de Chalande, l’ancienne porteuse de cadeaux.
« Chalande est un vieux sage » commença Armand en caressant sa longue barbe blanche. « Il marche dans les montagnes avec son chapeau pointu et sa barbe de paille. Il ne porte pas de sacs remplis de jouets, mais des noisettes – nos anailles – et des bonbons faits maison. Et vous savez quoi ? Si vous avez de la chance, vous pouvez encore le rencontrer, cette nuit même ».
Les yeux des enfants s’écarquillent. Louise, la plus jeune, ne peut retenir une question : « Mais grand-père, comment peut-on le reconnaître ?
« Ah, ma petite Louise » répondit Armand avec un sourire narquois. « Le reconnaîtras à son odeur de feu de bois et au tintement de ses poches pleines d’anailles ».
Cette nuit-là, Louise n’arrive pas à dormir. Elle décide de descendre l’escalier de la maison, enveloppée dans son manteau de laine, et s’aventure dehors. La neige crisse sous ses bottes, l’air est piquant. Le village semble endormi, mais une lueur lointaine attire son attention.
Louise suit la lumière
Curieuse, Louise suit la lumière jusqu’à un petit sentier. Là, assis à côté d’une bûche allumée, se trouvait un vieil homme. Il portait un chapeau pointu et une barbe qui scintillait comme des fils d’or à la lumière du feu. Il portait sur ses genoux un sac de toile d’où il tirait des noisettes qu’il jetait dans le feu en regardant les étincelles danser dans le ciel nocturne.
« Chalande ? » demande Louise à voix basse.
L’homme se retourne en souriant. « Petite Louise » dit-il d’une voix grave et douce.
« Qu’est-ce que tu fais dehors à cette heure-ci ? »
Louise se rapproche, le cœur battant. « Je voulais te voir. Es-tu vraiment Chalande ? »
Le vieillard acquiesce et lui tend une poignée de noisettes. « Les anailles ne sont pas de simples cadeaux, mon enfant. Ce sont des symboles d’abondance et de prospérité. Apporte-les chez toi, mets-les dans le feu et pense à quelque chose de bon que tu veux pour la prochaine fois et pense à quelque chose de bon que tu veux pour l’année prochaine ».
Louise reste quelques instants avec Chalande, écoutant ses sages paroles et partageant au milieu de la nuit une risola que l’ancien avait sortie de son sac. Puis, avant qu’elle ne puisse ajouter quoi que ce soit, Chalande se lève. « Il est temps pour moi de partir. Mais n’oublie pas, Louise : Noël, ce n’est pas seulement recevoir, c’est aussi partager et protéger ce qui nous est précieux ».
Le vieil homme disparaît
En un clin d’œil, le vieil homme disparaît dans la neige, ne laissant que la chaleur résiduelle de la bûche et l’odeur du bois brûlé.
De retour chez elle, Louise raconte tout à ses parents. D’abord incrédules, ils constatent que dans la poche de sa cape se trouve bien une poignée de noisettes encore chaudes. Ils les mirent dans le feu et en les regardant crépiter ils ressentirent un sentiment de paix et d’espoir pour l’année à venir.
Cette nuit-là, Chalande avait rendu visite non seulement à Louise, mais à tout le village, apportant avec lui le message que Noël est fait de gestes simples, mais profonds.
Ainsi, chaque année, Louise et les habitants de Saint-Léonard continuent de célébrer Noël en brûlant des anailles dans le feu, perpétuant ainsi la légende de Chalande, le vieux protecteur des Alpes.
Le nom de Chalande vient du mot latin calendae
Le texte de cette comte a été rédigé par l’IA (avec quelques corrections), mais Chalande fait effectivement partie de légendaire des Alpes.
Le nom de Chalande vient du mot latin calendae qui, dans la Rome antique, désignait le premier jour du mois. La racine étymologique reflète le passage de la Noël païenne à la Noël chrétienne, en maintenant la coutume d’offrir des cadeaux aux enfants pour coïncider avec la fin de l’année.
La Chalande est mentionnée dans le glossaire genevois de Gaudy Le Fort de 1827, où elle est décrite comme une personnification de Noël chez les paysans de la région. On le trouve également dans le dictionnaire savoyard de Constantin et Desormaux (1902). En Vallée d’Aoste, en patois franco-provençal, « Tsalende » est le mot qui désigne Noël.
Chalande est venu,
Son chapeau pointu,
Sa barbe de paille,
Cassons les anailles,
Mangeons du pain blanc,
Jusqu’à Nouvel An.