Le 18 avril 2025, la ville d’Annemasse a signé la convention Action Cœur de Ville. Cette adhésion marque son entrée dans un programme national français lancé en 2018 par l’État, la Caisse des Dépôts, Action Logement et l’Agence nationale de l’habitat (ANAH).

L’objectif de ce programme géré par l’Agence nationale de la cohésion des territoires est de soutenir les villes moyennes dans la revitalisation de leur centre-ville. Il intervient sur plusieurs axes : logement, commerce, mobilité, services publics et transition écologique.

Dans les territoires alpins, ces enjeux sont renforcés par des contraintes spécifiques : enclavement géographique, pression foncière liée au tourisme, vieillissement de la population et dépendance à certaines activités saisonnières.

L’adhésion d’Annemasse offre un exemple de l’adaptation du dispositif à ces réalités territoriales.

La revitalisation du centre-ville d’Annemasse

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Le programme vise notamment à améliorer l’accessibilité au centre-ville. Dès 2026, la ville prévoit 20,5 kilomètres de pistes cyclables. Quatre lignes de bus desserviront le cœur urbain, dont deux lignes rapides – Tango et ligne 5 – qui relieront la place Deffaugt aux parkings relais Altéa et Jean-Monnet, ainsi qu’aux communes voisines comme Vétraz-Monthoux, Cranves-Sales et Bonne. Le tramway proposera une desserte avec une station tous les 480 mètres. Pour les automobilistes, 1 195 places de stationnement souterrain seront disponibles, ainsi qu’un parking relais de 200 places au terminus de la ligne de tram. En ce qui concerne les financements, les détails devraient être annoncés prochainement.

Ces aménagements répondent aux évolutions des comportements urbains. Côté consommateurs, une consommation plus modérée se développe, influencée par le contexte économique. Côté entreprises, le dynamisme entrepreneurial reste fort, notamment dans le commerce, mais les risques de défaillance sont élevés. Les centres-villes voient leur offre commerciale se réajuster. Certains secteurs en difficulté, comme l’équipement de la personne, cèdent la place à de nouvelles activités.

Le commerce physique reste en concurrence avec les plateformes en ligne. L’importance de l’accessibilité, de la qualité des espaces publics et de la présence numérique est de plus en plus marquée.

Ces dynamiques traduisent les nouveaux enjeux du commerce urbain : localisation, attractivité et adaptabilité. À Annemasse, les projets visent à créer un cadre de vie fonctionnel, attractif et durable pour les habitants, les commerçants et les visiteurs.

Action Cœur de Ville, des centre-villes alpins face à leur transition

L’acte 2 d’Action Cœur de Ville (2023-2026) repose sur quatre priorités. Il s’agit de soutenir la transition écologique des villes, de renforcer leur rôle de centralité, d’améliorer le cadre de vie pour les habitants et d’accélérer la mise en œuvre de projets transversaux. Ces objectifs sont définis à l’échelle nationale, mais s’adaptent aux contextes locaux.

Dans les Alpes, 18 villes réparties sur 9 départements sont concernées par ce programme. Il faut les lister pour comprendre : Digne-les-Bains, Manosque, Briançon, Gap, Grasse, Bourg-de-Péage, Montélimar, Romans-sur-Isère, Valence, Bourgoin-Jallieu, Vienne, Voiron, Chambéry, Annemasse, Rumilly, Avignon, Carpentras et Cavaillon.

Ces communes font face à des enjeux communs, comme la pression touristique, la transition démographique, ou encore les difficultés d’accès et de mobilité.

Le programme Action Cœur de Ville offre un accompagnement sur mesure. Il prévoit des financements pour la réhabilitation du bâti, la redynamisation commerciale, la mobilité douce ou encore la création de services. Certaines collectivités mobilisent également des fonds européens, comme le FEDER, pour compléter leur financement et intégrer les objectifs de la politique de cohésion de l’Union européenne.

Les premières réalisations observées montrent des résultats. À Briançon, la rénovation de l’habitat a permis de relancer l’attractivité résidentielle. À Chambéry, la coordination entre urbanisme, mobilités et commerces a été renforcée. Dans d’autres villes, des tiers-lieux, espaces culturels et services de proximité ont vu le jour.

Ces exemples illustrent la capacité du programme à s’adapter aux caractéristiques alpines : reliefs contraignants, saisonnalité, contraintes foncières. Ils montrent aussi que ce dispositif, conçu au niveau national, peut répondre efficacement aux besoins locaux, en valorisant les centralités urbaines et en soutenant leur fonction de cœur de territoire.

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Né à Rome et de nationalité française, il a grandi au sein de diverses cultures, tout en développant une passion pour les Alpes. Passionné d'innovation et expert en développement territorial et touristique, il réside actuellement dans le Pays de Gex.

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