Le samedi 17 mai 2025, la « Salle citoyenne » du MégaMusée d’Aoste accueille la conférence « Musées en transformation : nouvelles perspectives pour la Vallée d’Aoste ».
L’événement, organisé par la Région autonome de la Vallée d’Aoste en collaboration avec ICOM Piémont et Vallée d’Aoste, s’inscrit dans le cadre de la 47e Journée internationale des musées, promue par l’ICOM (Conseil international des musées). La conférence vise à explorer le rôle des musées en tant que moteurs du changement social, technologique et environnemental.
Le cadre italien : formation et durabilité
La première session de la conférence, intitulée « Le cadre national », sera animée par Generoso Urciuoli, responsable des activités culturelles et scientifiques au MégaMusée. Parmi les sujets abordés, la nouvelle définition du musée proposée par l’ICOM et les conditions d’accréditation dans le système muséal national seront présentées par Adele Maresca Compagna, vice-présidente de l’ICOM Italie.
Un aspect central sera la formation des professionnels des musées, illustrée par Martina De Luca de la Fondation de l’École nationale italianne du patrimoine. Sa réflexion portera sur les projets et les perspectives pour les professionnels des musées, avec une attention particulière à l’innovation didactique et à l’amélioration des compétences.
Le thème de la durabilité sera abordé par Michela Rota, architecte et chercheuse, qui proposera une analyse critique des défis environnementaux et de gestion auxquels sont confrontés les musées. Ensuite, Gianluca Popolla, directeur du musée diocésain de Turin, relatera les expériences des musées ecclésiastiques de la Vallée d’Aoste et du Piémont, en soulignant comment les musées, les archives et les bibliothèques peuvent devenir de véritables laboratoires de civilisation.
Enfin, Caterina Sela, présidente du Cultural Welfare Center, se penchera sur le concept de bien-être culturel, explorant comment la culture peut être une ressource pour le bien-être et le développement économique des communautés autour des musées.
Vallée d’Aoste, le rôle et la transformation des musées
La deuxième session, intitulée « La Vallée d’Aoste entre passé et futur », sera animée par Santa Tutino, directrice du musée des sciences naturelles de Saint-Pierre.
Viviana Maria Vallet, directrice de la Région autonome de la Vallée d’Aoste, illustrera le projet Valle d’Aosta Heritage, en soulignant les objectifs d’un système muséal intégré et participatif. Dans cette perspective, Simona Ricci, directrice du système Abbonamento Musei (qui est une organisation d’abonnement interrégionale pour les musées de la Vallée d’Aoste, du piémont et de la Lombardi) réfléchira au rôle des visiteurs en tant que sujets actifs dans la culture et le développement.
Un cas concret de gestion sera présenté par Ornella Badery, présidente de l’association Fort de Bard. Jean Paul Tournoud, analyste de données chez TurismOK, montrera comment les sites culturels sont des moteurs économiques ayant un effet sur le territoire.
Paola Matossi L’Orsa, manager culturelle et consultante régionale, parlera des stratégies de communication et Valentina Sessa, professeure de droit administratif, abordera le thème de la gouvernance des musées, notamment en ce qui concerne la gestion durable.
Les musées changent à l’échelle mondiale
La Journée internationale des musées 2025 est consacrée au thème « L’avenir des musées dans des communautés en mutation rapide », à une époque caractérisée par des changements sociaux, technologiques et environnementaux.
Le colloque d’Aoste s’inscrit donc dans le débat en cours sur la transformation des musées. En 2024, l’UNESCO a notamment publié un rapport intitulé « Réinventer les musées », consacré aux dernières tendances mondiales.
Selon l’UNESCO, les musées confirment leur attractivité et sont de plus en plus visités. Ils participent à la découverte d’un territoire par les visiteurs et constituent un pôle culturel pour les lieux où ils sont implantés. Le nombre de musées dans le monde est passé de 22000 en 1975 à près de 100000.
Des collections des princes à la rotonde de Chambéry
À l’origine, les musées présentaient les collections princières et royales de l’Europe de la Renaissance, à l’origine privées, dans l’esprit des Lumières d’une connaissance plus étendue et, plus tard au XIXe siècle, aussi de la construction des cultures nationales. Au fil du temps, ils sont devenus de plus en plus accessibles, impliquant un public plus large, offrant des moyens plus ouverts de participation et de connaissance.
Ils ont également dépassé le périmètre des beaux-arts et de l’histoire : aujourd’hui, les musées proposent des expériences de découverte, d’apprentissage et de compréhension, encourageant l’implication des visiteurs.
En outre, ils remplissent une double fonction, d’une part avec des collections et des installations permanentes, d’autre part avec des initiatives et des expositions temporaires, ou des événements, ce qui en fait des acteurs vivants et actifs du système et du débat culturels.
Des exemples de changement
L’introduction des technologies numériques et une utilisation innovante des espaces ont également modifié l’expérience de visite (le Musée savoisien de Chambéry, le Mégamusée d’Aoste, ou les espaces plus vastes des Salines Royales du Jura), permettant aussi de muséaliser de nouveaux espaces, depuis des installations industrielles en partie muséales et en partie fonctionnelles (nous en avons parlé pour la Rotonde ferroviaire de Chambéry) jusqu’à des systèmes de fortifications (la ligne Maginot, les forts Vauban UNESCO).
Le patrimoine disséminé sur le territoire est également valorisé, avec des musées de plein air qui incitent à la découverte du patrimoine moins important et de celui qui ne l’est pas, donc le modèle du musée-territoire (museo diffuso) en Italie, ou de longs itinéraires avec une approche muséale (les Itinéraires du Conseil de l’Europe, le circuit des résidences de la maison de Savoie, les itinéraires Interreg franco-italiens des fortifications du Royaume de Sardaigne).
La communication externe a également évolué, répondant aux besoins d’un public international avec, par exemple, un support multilingue facilité.
LIRE AUSSI : L’incroyable Rotonde ferroviaire de Chambéry