Depuis le 29 juin, la dermatose nodulaire contagieuse bovine (DNC) a été relevée et circonscrite par les autorités sanitaires en Savoie et Haute Savoie. Avec des actions de suivi en cours dans la zone de protection, il y a sept foyers confirmés à Entrelacs en Savoie et quatre en Haute-Savoie.
Depuis le 10 juillet, una mobilisation se poursuit pour soutenir un éleveur qui s’oppose à l’abattage de ses animaux, dont deux se sont révélés infectés. Le premier cas récent de la maladie avait été détecté en Sardaigne, le 21 juin.
La situation dans les Pays de Savoie
Le premier cas de dermatose nodulaire contagieuse bovine (DNC) en France a été confirmé le 29 juin dans un troupeau d’Entrelacs, en Savoie. Le 3 juillet, le préfet Vanina Nicoli a activé le Centre opérationnel départemental pour coordonner les mesures d’urgence. Depuis, sept foyers ont été confirmés dans la seule Savoie, concentrés à Entrelacs, où l’on compte 24 élevages bovins. Du 1er au 10 juillet, 143 bovins ont été abattus pour limiter la propagation du virus.
En Haute-Savoie, deux nouveaux foyers confirmés ont été détectés le 13 juillet à Massingy et Faverges, portant à quatre le nombre total de foyers dans le département.
Selon les mesures partagées au niveau européen, une zone de restriction couvre une bande de 50 kilomètres autour des foyers, avec une zone de protection plus stricte de 20 kilomètres.
Manifestation et vaccination préventive en Suisse
Le 10 juillet, dans le village de Cessens à Entrelacs, un agriculteur s’est opposé à l’abattage de 123 bovins de son troupeau, dont deux étaient malades. Une mobilisation a eu lieu les jours suivants et, le 14 juillet, environ 200 personnes étaient présentes près de l’exploitation pour le soutenir. Selon les autorités, les vaccins devraient arriver dans les Pays de Savoie au plus tard fin juillet.
La zone de protection de 50 kilomètres établie en Haute-Savoie couvre également une partie de la Suisse, notamment le canton de Genève. La Confédération a annoncé qu’il n’y avait pas de cas de la maladie sur son territoire et qu’une campagne de vaccination préventive sera lancée pour les bovins.
Pour l’Italie, des foyers en Sardaigne et un éteint en Lombardie
En Italie, le premier foyer de dermatose nodulaire contagieuse a été détecté le 21 juin 2025 sur un bovin dans la province de Nuoro, en Sardaigne. La maladie a ensuite touché d’autres exploitations en Sardaigne, bien que la propagation se soit ralentie. Selon le Bulletin épidémiologique vétérinaire national, à la date du 14 juillet, 19 foyers au total ont été confirmés : à Nuoro, à Sassari et un autre en Lombardie, dans la province de Mantoue.
Le foyer lombard a été déclaré éteint le 28 juin à la suite de mesures d’abattage. En Sardaigne, en revanche, le virus est actif : 1 403 animaux concernés, 104 bovins malades confirmés et 382 déjà abattus. L’île a été soumise à une zone de protection et de surveillance de 50 kilomètres, similaire à celle des Pays de Savoie. Elle comprend plus de 900 000 bovins. Une mission EUVET (EU Veterinary Emergency Team) de la Commission européenne s’est rendue en Sardaigne à la fin du mois de juin. La surveillance et les contrôles se poursuivent et une coordination de surveillance entre les Régions italiennes et le Ministère de la santé a été activée.
L’interdiction des expéditions de la Sardaigne vers le continent, déjà établie aux niveaux régional et national, a été confirmée par la Commission européenne dans sa décision 2025/1318 du 27 juin. Toutefois, aucun envoi de bétail vers d’autres États membres n’a été détecté.
Un plan de vaccination obligatoire dans les municipalités italiennes touchées devrait débuter d’ici la troisième semaine de juillet. Un décret est également attendu d’ici la fin du mois pour allouer le Fonds d’urgence pour le bétail afin de financer l’indemnisation des agriculteurs en Italie.
Qu’est-ce que la dermatose nodulaire contagieuse bovine ?
La dermatose nodulaire contagieuse des bovins est une maladie virale transmise par des insectes hématophages tels que les mouches, les moustiques et les tiques. Elle touche exclusivement les bovins, les zébus et les buffles. Elle provoque de la fièvre, des nodules cutanés et, dans les cas les plus graves, la mort, surtout chez les animaux qui n’ont jamais été exposés au virus.
Classée comme maladie de catégorie A dans l’Union européenne, elle nécessite des mesures d’éradication immédiates, notamment l’abattage des animaux infectés et la vaccination préventive. La dermatose nodulaire des bovins DNC n’est pas transmissible à l’homme, mais elle cause des dommages économiques importants aux agriculteurs.
Historiquement répandue en Afrique, la maladie est arrivée dans le sud-est de l’Europe en 2012, atteignant la Grèce et la Bulgarie. Grâce à une campagne de vaccination impliquant 1,8 million de bovins, soutenue par l’EFSA (l’Agence européenne de sécurité des aliments) et la Commission européenne, la circulation virale a été stoppée dans la région des Balkans. Pendant la campagne, l’effet d’endiguement a été relativement rapide : entre 2016 et 2017, le nombre de bovins touchés est passé de 7483 à 385. Selon l’EFSA, aucun nouveau cas n’a été enregistré dans le sud-est de l’Europe depuis 2019.
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