À l’occasion de la troisième Conférence des Nations Unies sur l’Océan qui s’est déroulée en juin dernier, Nice a choisi de dédier la sixième édition de sa Biennale d’Art et d’Expositions aux océans. Intitulée « La mer autour de nous », la manifestation réunit sept musées, deux espaces d’exposition contemporaine et une série d’installations réparties dans toute la ville.

L’initiative entend faire dialoguer artistes, scientifiques et institutions culturelles afin de proposer une immersion totale dans les paysages, les événements et les urgences qui, au fil du temps, ont été ou sont encore liés à l’océan. Les onze expositions programmées jusqu’en octobre prochain proposent des approches différentes et complémentaires, se partageant entre réflexions sur le passé, scénarios contemporains et visions imaginatives.

La mer comme mémoire

Quatre des onze expositions que la ville de Nice a conçues pour rappeler l’importance des océans mettent en évidence la relation dense entre la mer et la mémoire, entendue comme vestiges archéologiques et historiques.

« Des Préhistoriques à la plage », accueillie au Musée Terra Amata, est par exemple un voyage aux origines de la relation entre l’homme et la mer. En plongeant dans la vie des premiers habitants du littoral niçois, elle étudie comment les peuples préhistoriques ont exploité les ressources marines et navigué le long de la côte.

Au Musée d’Archéologie, une exposition également historique, « Quand la mer nous parle », a été mise en place en étroite collaboration avec l’UNESCO. Elle explore le patrimoine submergé de la Méditerranée, des épaves anciennes aux bâtiments modernes disparus, en passant par les techniques de conservation de l’archéologie sous-marine.

La liste s’allonge avec « Au temps du Grand-Maître Jean-Paul de Lascaris », qui est exposée dans le palais du même nom de la ville. La figure du Grand Maître de l’Ordre de Malte sert de fil conducteur à une histoire de la mer comme espace politique, militaire et religieux entre les XVII et XVIII siècles.

Enfin, « Nice, du rivage à la mer » proposée à la Villa Masséna, trace un fil entre un passé fortement religieux et un futur menacé par le changement climatique. Un récit identitaire qui traverse l’histoire urbaine de Nice, du mythe méditerranéen à la naissance du tourisme balnéaire et jusqu’aux urgences environnementales contemporaines.

Art, environnement et mer en crise

Après les relations historiques tissées par la mer au fil des siècles, les expositions organisées à Nice ne manquent pas de s’intéresser à des sujets d’actualité tels que la crise climatique et la protection de la nature.

« Mers et Mystères » expose au Musée de la Photographie Charles Nègrea une série de clichés évocateurs du photographe et biologiste français de renommée internationale Laurent Ballesta. Ses images guident le visiteur dans un univers sous-marin poétique et fragile, révélant les formes et les couleurs cachées des profondeurs et soulignant leur placide vulnérabilité.

De même, la photographie est le sujet de l’exposition « Les Particules », qui présente à la Galerie du Musée de la Photographie un éventail de clichés de la parisienne Manon Lanjouère. Elle transforme les microplastiques en nouveaux symboles biologiques, déclenchant une réflexion artistique et scientifique sur la pollution marine et ses conséquences parfois invisibles.

La Villa Arson accueille « Becoming Ocean », un projet collectif qui réunit plus de vingt artistes internationaux dans une réflexion commune à travers des œuvres vidéo, des installations et des photographies. Cette initiative chorale vise à sensibiliser aux dangers qui pèsent sur les océans et affectent tous les habitants de la Terre, qui sont appelés à interagir avec eux d’une manière différente, assaisonnée de respect et de soutien mutuels.

L’exposition « La zone de minuit » est proposée dans l’ancien abattoir transformé en espace d’art Le 109, sous la direction de l’artiste italien Ugo Schiavi. Il y reconstruit un monde abyssal à l’aide de matériaux de récupération et de suggestions sonores, avec une installation qui transporte le public dans la zone sombre de l’océan où il évoque des mythes et des scénarios d’avenir dystopiques.

Des visions artistiques de la mer également dans les expositions de Nice

Les trois dernières expositions à Nice se concentrent sur le thème de la mer sous toutes ses formes, en s’intéressant à son aspect plus culturel en général et plus artistique en particulier.

« Matisse Méditerranée(s) », présentée systématiquement au Musée Matisse, propose une sélection d’œuvres de grands musées internationaux autour de l’œuvre du célèbre peintre francophone. L’exposition réinterprète ainsi sa perspective en soulignant son lien profond avec la Méditerranée sous ses multiples formes ainsi qu’avec la ville côtière de Provence elle-même.

L’exposition « Les reliques de l’écume » du Musée des Beaux-Arts Jules Chéret rassemble quant à elle différentes sculptures du célèbre Racca Vammerisse. Il expose une série de constructions en céramique évoquant des créatures sous-marines imaginaires, en parfait dialogue avec les collections historiques du musée, entre ironie et émerveillement.

Enfin, « La quadrature du cercle » au Palais Lascaris propose une synthèse du travail de collecte de spécimens marins d’Anne-Laure Wuillai. Elle y crée de petits mondes enfermés dans des objets domestiques courants, allant jusqu’à questionner les concepts et les idées reçues sur la manière humaine de contenir et de représenter la nature.

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Née en 1997, j'ai deux licences en langues et littératures modernes, un master en journalisme 3.0 et une détermination inébranlable, le tout obtenu avec les meilleures notes. Passionnée d'écriture depuis l'âge de 7 ans et journaliste indépendante depuis 2021, j'ai participé à la construction de "Nos Alpes" en grandissant jour après jour et en apprenant à être meilleure. Dans le temps libre que j'essaie de me ménager, je cultive certaines de mes passions frivoles, notamment le rose et les sucreries, le shopping et le maquillage, mais surtout mes récits.

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