Même quelques jours après Noël, plongés dans l’atmosphère pleine et animée des fêtes de fin d’année, certaines recettes comme le Gratin de cardons de Genève continuent d’être proposées selon la tradition et au nom de la convivialité. Ce plat est en effet l’accompagnement emblématique du repas de Noël, préparé depuis des générations avec des cardons, légumes d’hiver proches de l’artichaut, enrichis avec de la sauce béchamel et recouverts d’un gratin cuit au four.

Ses origines remontent au XVII siècle, lorsque les réfugiés huguenots de Touraine et du sud de la France ont introduit la culture du cardon dans la région alpine. Mais c’est dans la plaine de Plainpalais que ce légume a trouvé son habitat idéal, donnant naissance à la variété locale aujourd’hui protégée par l’AOP « Épineux argenté de Plainpalais », et qui reste un protagoniste de l’hiver genevois.

Les ingrédients

La force du Gratin de cardons de Genève réside dans l’équilibre entre une préparation soignée et des ingrédients simples, parmi lesquels se distinguent les cardons (environ 1 kilogramme), déjà cuits ou préalablement bouillis. Vient ensuite une béchamel veloutée composée de beurre (100 grammes), de farine de type 00 (20 grammes), de lait demi-écrémé (250 millilitres) et de crème fraîche (250 millilitres), assaisonnée de noix de muscade (5 grammes), de sel et de poivre. Il est également indispensable d’ajouter du beurre (10 grammes) pour graisser la plaque de cuisson et une bonne dose de Gruyère AOC râpé (100 grammes) pour assurer la formation d’une croûte dorée et légèrement salée.

À côté de la version la plus répandue de ce plat, il existe des variantes historiques et familiales qui, par exemple, réduisent la dose de crème pour un rendement plus léger ou ajoutent du thym et d’autres herbes pour une note herbacée. Il y a aussi ceux qui restent fidèles à la proposition plus opulente à la moelle osseuse, dans laquelle le beurre de la béchamel est remplacé par de la moelle fondue, une récurrence déjà attestée au début du XX siècle.

La préparation du Gratin de cardons de Genève

Avant de se lancer dans la préparation du Gratin de cardons de Genève, il convient, comme indiqué, de cuire les cardons eux-mêmes, ce qui prend environ 30 minutes dans de l’eau bouillante salée en raison de leur nature fibreuse et consistante.

Pendant ce temps, préparer la béchamel en faisant fondre le beurre dans une casserole pendant quelques minutes, puis en ajoutant la farine petit à petit pour obtenir ce que l’on appelle le roux. À ce stade, ajouter le lait et mélanger bien à l’aide d’un fouet, en veillant à ce qu’aucun grumeau ne se forme, laisser le mélange chauffer à feu doux jusqu’à ce qu’il arrive à ébullition, et unir enfin la noix de muscade et le sel selon son propre goût.

À partir de maintenant, la recette se déroule sans hâte : les légumes doivent être disposés uniformément dans un plat à four graissé avec du beurre, puis arrosés de la sauce encore tiède. Le fromage généreusement réparti sur la surface complète le plat avant de passer au four préchauffé en mode statique pendant 30 minutes, rendant le gratin final doré et uniforme.

Sur la table, le Gratin de cardons de Genève est idéal pour accompagner les viandes rôties, le chapon, la pintade ou le veaummais il trouve également un contrepoint idéal avec les viandes bouillies et les plats de gibier. Son onctuosité lui permet également d’être associé à des accompagnements plus secs ou légèrement amers comme les salades de chicorée ou de fenouil cru qui permettent d’équilibrer le plat et de rafraîchir le palais.

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Née en 1997, j'ai deux licences en langues et littératures modernes, un master en journalisme 3.0 et une détermination inébranlable, le tout obtenu avec les meilleures notes. Passionnée d'écriture depuis l'âge de 7 ans et journaliste indépendante depuis 2021, j'ai participé à la construction de "Nos Alpes" en grandissant jour après jour et en apprenant à être meilleure. Dans le temps libre que j'essaie de me ménager, je cultive certaines de mes passions frivoles, notamment le rose et les sucreries, le shopping et le maquillage, mais surtout mes récits.

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