L’histoire de la photographie de montagne est présentée comme une longue aventure culturelle qui mêle activité sportive, exploration de la haute altitude et réflexions esthétiques et paysagères. Des premières plaques de collodion transportées par les pionniers aux appareils photo automatiques modernes, elle serpente à travers les expéditions himalayennes, l’avènement de l’escalade et la documentation de la nature alpine.
Giuseppe Garimoldi retrace ses origines et sa dynamique évolutive dans son livre « Histoire de la photographie de montagne – Des origines à l’an 2000 » (en originel « Storia della fotografia di montagna – Dalle origini all’anno Duemila »), publié par Priuli & Verlucca au cours de l’été de cette année. À ce jour, le texte n’est disponible que dans les principales librairies spécialisées dans les récits de montagne ou dans le domaine de la photographie, tandis qu’il n’est pas encore possible de l’acheter sur le site web de l’éditeur.
Une brève histoire de la photographie de montagne
Dès le milieu du XIX siècle, la photographie arrive en Italie, Pays natal de Giuseppe Garimoldi d’où il lit les évènements du passé, et trouve l’un de ses premiers laboratoires de montagne dans le Trentin-Haut-Adige, en plein cœur des Alpes orientales. C’est là que Giovanni Battista Unterveger, élève de l’allemand Ferdinand Brosy, ouvre en 1862 l’un des premiers studios photographiques de la Péninsule et réalise des vues de sommets pour son plaisir personnel et pour répondre aux commandes du Club Alpin Italien.
Avec son catalogue « Vedute del Trentino » (« Vues du Trentin ») de 1882, composé de plus de mille images, il a élevé la photographie alpine à un niveau international, aux côtés de noms tels que Bartolomeo Gerloni et Vincenzo Craveri. Dans ces mêmes années, des photographes comme Antonio Tambosi, les frères Garbari et Vittorio Stenico apparaissent, capables d’expérimenter de nouvelles techniques et de relier l’image de la montagne à la mémoire collective.
Au XX siècle, la diffusion d’appareils photo plus maniables, comme le Leica, a élargi la participation, tandis que les concours et les expositions ont renforcé le rôle de la photographie alpine en tant que document culturel et même politique. Chaque cliché n’est pas seulement le souvenir d’un exploit mais aussi une quête de beauté et de connaissance, témoignant du fait que la haute montagne est devenue à la fois un laboratoire scientifique et une source d’inspiration artistique.
Le volume
« Histoire de la photographie de montagne » de Giuseppe Garimoldi est divisé, dans un souci de clarté et de compréhension, en trois sections distinctes : « L’image de la montagne », « Le temps de la connaissance » et « Le temps des hommes ». Un index détaillé, enrichi de plus de 500 entrées, permet au lecteur de se plonger dans les profils des professionnels mentionnés, offrant ainsi une image vivante et articulée de ceux qui ont fait de la photographie alpine une forme d’art et de témoignage historique.
Le livre ne se contente pas de relater les techniques et les développements photographiques, mais accompagne le lecteur dans un voyage à la fois esthétique, culturel et même humain. À travers les images et les récits de leurs auteurs, on perçoit comment le sommet est à la fois un défi sportif et un mythe persistant, capable d’interroger ceux qui l’observent et ceux qui le représentent.
L’auteur
Giuseppe Garimoldi, né à Turin en 1930 et décédé en 2017, était peintre, instructeur d’alpinisme et auteur de nombreux textes consacrés à la montagne, parmi lesquels des guides d’alpinisme, des essais et des catalogues d’expositions organisées au Musée national de la montagne de Turin. Ses écrits sont nés d’une connaissance directe du monde de l’alpinisme et d’un dialogue constant avec les arts visuels, qui ont imprégné sa créativité en lui donnant de l’ampleur et de la profondeur.
Ses livres comprennent des ouvrages tels que « Photographie et alpinisme – histoires parallèles » (en originel « Fotografia e alpinismo – Storie parallele »), « Histoire de la photographie de montagne » (en originel « Storia della fotografia di montagna ») et « Riccardo Moncalvo. Piémont 1930-1970 » (en originel « Riccardo Moncalvo. Piemonte 1930-1970 »), tous publiés par Priuli & Verlucca. Son activité s’est toujours située à la frontière entre l’expérience personnelle et la recherche historique, ce qui fait de ses travaux des outils précieux pour ceux qui veulent comprendre comment la vision des Alpes a changé au fil du temps.
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