Le projet de construction d’un parc éolien, dans l’arrière-pays d’Imperia, composé de 32 éoliennes d’une capacité de 6,2 MW chacune et d’une hauteur de 209 mètres, fait l’objet d’une opposition ferme de la part de différents acteurs, maires, associations de citoyens et d’entreprises, et même du Parc des Alpes Liguriennes.

La taille du parc éolien prévu

L’infrastructure est prévue dans une zone vallonnée qui s’étend entre les vallées de l’Arroscia, de l’Impero, de la moyenne Argentine, du Prino et du San Lorenzo, en amont d’Imperia.

Les vallées sont essentiellement agricoles. La zone comprend le parc des Alpes ligures qui traverse huit municipalités : Cosio d’Arroscia, Mendatica, Montegrosso Pian Latte et Rezzo dans la vallée d’Arroscia, Molini di Triora et Triora dans la vallée d’Argentina, Pigna et Rocchetta Nervina dans la vallée de Nervia.

Cartografia dell’inquadramento territoriale del futuro parco eolico in provincia di Imperia (estratto dal documento in pubblica lettura per la VIA: https://va.mite.gov.it/Quadro progettuale)

Le projet est proposé par 18PIU’ ENERGIA S.R.L., dans le domaine des énergies renouvelables, et fait actuellement l’objet d’une évaluation environnementale dans le cadre du Plan national italien intégré pour l’énergie et le climat (PNRR-PNIEC). L’évaluation est confiée à la Commission technique pour l’évaluation environnementale des projets PNRR-PNIEC, au sein du Ministère italien de l’environnement et de la sécurité énergétique.

L’évaluation des incidences sur l’environnement doit tenir compte, entre autres, de la transformation du paysage et des effets sur la faune et la biodiversité, ainsi que sur d’autres éléments de la nature. La procédure de consultation publique a été ouverte le 30 juillet et la date limite de dépôt des observations est fixée au 29 août, c’est-à-dire dans quelques jours.

Ceux qui s’opposent

Le 13 août, une centaine de personnes ont participé à une réunion publique à San Domenico di Dolcedo, à laquelle assistaient également le maire Giuseppe Rebuttato et le maire de la commune de Prelà, Mattia Gandolfi. Les maires, en particulier, se sont plaints de ne pas avoir été informés : parmi eux, Filippo Guasco, de la commune de Cipressa, et Massimiliano Mela, maire de Borgomaro.

Le 7 août, ils se sont réunis dans la municipalité de Pieve di Teco pour une première évaluation, sous l’égide du maire Enrico Pira. Vittorio Adolfo, maire de Pornassio, a notamment déclaré que le parc éolien est « une initiative qui défigurerait irrémédiablement les vallées ».

Le Parc Naturel Régional des Alpes Liguriennes a exprimé son opposition au projet, expliquant qu’en raison de son « ampleur et de son impact », notamment l’installation de plus de 30 éoliennes, il a de graves répercussions sur les écosystèmes et l’environnement que le parc est tenu de protéger.

Diverses associations s’y opposent également, notamment l’association culturelle Valle Impero, appelée A Lecca, qui s’occupe de la récupération, de la conservation, de la valorisation et de la diffusion de la culture de la vallée de l’Impero. Les travaux porteraient atteinte à l’équilibre géologique, aux sources d’eau, ainsi qu’au tourisme et à l’économie des zones concernées. Outre cet organisme, ANPI Arma-Taggia, ATTAC Imperia, Casa Balestra, Ci Siamo in difesa dei beni comuni, Comitato Civico Città di Taggia, CSA « La Talpa e l’Orologio », Italia Nostra Ponente Ligure, Natura Intemelia, Popoli in Arte ODV, Società della Cura, Teatro dell’Attrito, USB Imperia ont également pris clairement position contre le projet.

La Confcommercio (Confédération du commerce italien) de la province d’Imperia, par la voix de son président Enrico Lupi, s’est également prononcée contre l’initiative, car elle « défigure la splendide nature de nos territoires et est également négative du point de vue de l’image touristique, de l’environnement et du respect de la nature ».

L’assesseur Marco Scajola, membre du Gouvernement régional de la Ligurie, responsable de la protection du paysage et de l’urbanisme considère que le projet est en contraddiction avec le Plan territorial régional de coordination du paysage. Marco Scajola a rappelé que la Région n’a pas des compétences sur ce projet, qui relèvent de l’Etat mais que la Région va également déposer les observations à la consultation sur l’évaluation environnementale.

Les premières tentatives de médiation

Entre-temps, la réalisation de l’infrastructure est également envisagée au niveau politique régional et provincial. Le 9 août 2024 s’est tenue une réunion qui a débouché sur la création d’un groupe de travail technico-politique chargé de préparer les observations à envoyer au ministère pour le 29 août.

Le président de la province et maire d’Imperia Claudio Scajola, les responsables des bureaux techniques de la province, le conseiller provincial Eliano Brizio, le coordinateur des petites communes d’Anci et maire de Cesio Fabio Natta, le maire d’Aurigo Angelo Arrigo et le maire de Rezzo Renato Adorno étaient présents, Massimiliano Mela de Borgomaro, Giuseppe Rebuttato de Dolcedo, Massimo Rosso de Pietrabruna, Enrico Pira de Pieve di teco, Mattia Gandolfi de Prelà, Enzo Mazzarese de San Lorenzo al Mare, Piero Mareri de Costarainera, ainsi que Mattia Arnaldi, adjoint au maire de Castellaro, et Simone Oneglio, conseillère municipale de Cipressa.

Les principales questions critiques qui seront présentées au Ministère sont la préservation des sources d’eau, avec le risque de perdre l’approvisionnement en eau de certains hameaux et municipalités, le réseau routier et l’impact sur l’environnement.
Claudio Scajola a également souligné que des détails sur le projet seront demandés à l’entreprise chargée de sa réalisation.

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