Au total, huit nouveaux projets de réhabilitation de rivières et de lacs régionaux ont été financés à hauteur de 1,15 million d’euros par la Région Piémont dans le cadre d’un appel à propositions spécifique. Certains bassins hydrographiques de la région feront ainsi l’objet d’interventions visant à améliorer les conditions hydromorphologiques, à restructurer les berges et à restaurer la végétation menacée par les plantes envahissantes.
Son budget global s’élève à 3 millions d’euros, alloués aux Provinces, à la Ville métropolitaine de Turin, aux Municipalités et aux gestionnaires des zones naturelles protégées pour la mise en œuvre du Plan de protection de l’eau. Ce dernier traite également de la surveillance du réseau hydrographique régional, lui-même composé de rivières et de lacs mais aussi de bassins souterrains.
L’appel de la Région Piémont pour la réhabilitation des rivières et des lacs
L’appel d’offres de la Région Piémont pour la réhabilitation des rivières et des lacs prend en compte les objectifs fixés par l’Union européenne par le règlement de 2024 (n.1991) sur la restauration de la nature et des habitats (Nature restauration law) pour l’atteinte du bon état des eaux. Il s’agit du règlement approuvé en juin dernier pour restaurer les environnements naturels afin de faire face au changement climatique sur d’écosystèmes tels que les forêts, les terres agricoles, les habitats marins et les zones urbaines. Cette cohérence entre politiques environnementales de l’UE et la Région Piémont montre le pragmatisme des forces politiques italiennes issues de la droite, sur ces thèmes également au niveau régional, à l’heure de prendre des décisions.
Plus en détail, le document établit deux lignes d’action principales, toutes deux orientées vers la protection de l’eau et le développement durable. La première concernait les corridors bleus, c’est-à-dire les bassins hydrographiques vus sous l’angle de la biodiversité et de l’eau, par exemple en facilitant la survie de la flore et de la faune.
Le second, en revanche, concernait les corridors verts, c’est-à-dire la nature qui les entoure, avec des activités liées à la préservation des berges et de la végétation qui les habite.
Les projets financés
Sur les huit projets présentés en Piémont pour la réhabilitation des rivières et des lacs, le projet qui a reçu le plus de fonds est celui présenté par la Province d’Alessandria. Doté d’environ 430 000 euros, il vise à la renaturation des Torrents Orba et Lemme et de leurs affluents, le premier étant connu pour la catastrophe causée par l’inondation du 13 août 1935 qui a touché les rivières voisines Bormida et Tanaro.
Viennent ensuite les travaux promus par les Municipalités de Rivalta, Orbassano et Beinasco sur l’écosystème du Torrent Sangone (295 000 euros), qui a déjà fait l’objet de rejets industriels civils qui ont fortement pollué ses eaux. La Municipalité de Torre Bormida (200 000 euros) et la Municipalité de Santena (147 000 euros) visent au contraire à améliorer la qualité et les conditions morphologiques de la Rivière Bormida et du Torrent Banna.
À Lanzo Torinese, des travaux hydrauliques et forestiers seront réalisés sur le Torrent Tesso (148 000 euros), un cours d’eau qui se jette dans la Stura di Lanzo, qui a débordé lors des inondations de 1994 et du 14 octobre 2000. Celui-ci est à son tour le protagoniste de la restauration de la végétation promue par les Municipalités de Villanova Canavese et de Nole (86 000 euros).
Il est également prévu une série de travaux sur les rives du Torrent Banna-Bendola, demandés par la Municipalité de San Maurizio Canavese pour un montant total de 53 mille euros.
Entre nouveaux appels et projets passés
La Région Piémont lancera bientôt un nouvel appel d’offres 2025 pour la réhabilitation des rivières et des lacs, pour lequel 3 millions d’euros ont à nouveau été alloués. Sa principale nouveauté concerne la possibilité de soumettre des interventions visant à réduire la pollution des eaux souterraines.
De 2018 à ce jour, près de 16,5 millions d’euros ont été investis pour financer 74 projetspour les bassins hydrographiques de la région, dont sept en 2018, treize entre 2019 et 2021, onze en 2022 et neuf en 2023. Entre autres initiatives, cela a permis de planter 154 000 arbres et arbustes ainsi que 1 400 kilomètres carrés de nouvelles forêts et plus de 171 000 mètres cubes de zones de bandes tampons.
En outre, sur une période de six ans, la végétation dangereuse a été enlevée le long des cours d’eau et une autre spécifique a été plantée pour fournir de l’ombre et absorber les polluants agricoles.
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