Sur l’autoroute du Mont-Blanc, un nouveau type de péage va se déployer dès 2027. Le péage en flux-libre devrait contribuer à la réduction des taux de pollution dans la Vallée de l’Arve.

La mise en place d’un nouveau système de péage

Annoncé en avril par l’ATMB, la société gestionnaire des autoroutes de Haute-Savoie et de l’Ain, 58 km de l’Autoroute Blanche vont bénéficier du péage en flux-libre. Ce tronçon s’étendra précisément entre les communes de Passy et Étrembières.

Dès 2027, les utilisateurs du réseau autoroutier n’auront ainsi plus à ralentir et s’arrêter sur le trajet pour payer l’utilisation de A40. Si les traditionnelles gares de péages vont être démantelées, l’autoroute ne sera pas rendue gratuite pour autant. Ce sont des portiques installés au-dessus des voies qui détecteront et prélèveront les passages.

Toutefois, ce n’est pas une nouveauté absolue. L’autoroute est déjà en flux-libre entre Sazeret et Digoin, soit 88 kilomètres sur l’autoroute A79, une petite partie de l’axe entre La Rochelle et Genève. En Italie, l’autoroute Asti-Coni fonctionne déjà en flux-libre depuis le 1er septembre 2024, et ce système est également en place sur l’A36 Pedemontana Lombarda.

Pour les automobilistes de Haute-Savoie, une expérience similaire a eu lieu entre 2021 et 2022 à Nangy, une commune proche d’Annemasse. D’ailleurs, à partir du 1er février 2029, le tronçon autoroutier de 12 kilomètres entre Saint-Julien-en-Genevois et Annemasse ne sera plus gratuit et le système flux-libre, sans arrêt, sera probablement adopté.

Limiter les émissions de Co2 et fluidifier le trafic

Alors que l’Etat français prévoit la progressive installation de ces péages en flux-libre dans une quinzaine d’années, la société ATMB s’y attelle à partir de 2027. Cela s’inscrit dans une mise en conformité avec le Plan de Protection de l’Atmosphère, instauré en 2020.

En effet, le tronçon d’autoroute concerné par le péage en flux-libre passe par la vallée de l’Arve. Cette vallée considérée comme un « territoire sensible », est particulièrement touchée par les épisodes de pollution de l’air, notamment dû à l’activité industrielle et au transport.

Le péage en flux-libre évite les redémarrages des véhicules ou la congestion du trafic aux heures de pointe. En effet, un moteur thermique à l’arrêt ou à faible régime consomme plus de carburant, action nécessaire pour enclencher le mouvement du véhicule. La consommation élevée de carburant entraîne donc l’augmentation des émissions de Co2.

L’ATMB prévoit une réduction de l’ordre de 2 500 tonnes d’émissions de Co2 par an, soit l’équivalent d’1 million de litres de carburant économisés.

La fluidité du transport est un autre argument en faveur du péage en flux-libre. Le ministère de la transition énergétique français estime qu’en période de fort trafic, pour un trajet de 2h30, l’économie est de 30 minutes.

Installation et utilisation du péage en flux libre

La société ATMB, qui a la particularité d’être majoritairement détenue par l’Etat et les collectivités territoriales, a annoncé en avril 2025 un investissement de 115 millions d’euros. Cette somme sera en partie consacrée à l’action écologique. Le budget estimé pour la transformation et l’installation de cinq portiques de péages en flux-libre est de 65 millions d’euros.

Alors que les travaux devraient débuter dès ce mois de mai, les portiques seront équipés de caméras et de capteurs intelligents permettant de détecter les badges de télépéage et les plaques d’immatriculation. Si l’automobiliste n’a pas de badge (qui est relié à son compte bancaire), il aura la possibilité de payer sur le site internet ou auprès d’un commerce de proximité dans les 72h suivant l’emprunt du tronçon.

Au carrefour de la France, la Suisse et l’Italie, l’Autoroute Blanche a une forte dimension internationale et la société ATMB va devoir adapter ses pratiques pour expliquer en différentes langues et prélever la somme dû. Néanmoins, un certain nombre de télébadges (pour les gares de péages classiques) ont déjà une composante européenne.  

Le précédent en Italie

Le système Free Flow, équivalent du flux-libre, a démarré le 1er septembre 2024 sur l’autoroute reliant Asti à Côni dans le Piémont. Si ce système fluidifie le trafic, il permet également de limiter le risque d’accident lié à la déconcentration ou aux ralentissements.

A partir de cette expérience, l’Assesseur au transport de la région Piémont Marco Gabusi, a annoncé que les péages du périphérique de Turin seront aussi remplacés. Le système Free Flow s’appliquera ainsi autour de la capitale piémontaise entre fin 2026 et début 2027.

Cependant, le Free Flow est aussi au cœur de quelques contestations, dont la dernière en date en janvier 2025. La Federconsumatori d’Asti, l’association de défense des usagers a fait remonter les plaintes d’automobilistes qui ne se rendent pas compte qu’ils circulent sur une section de l’autoroute, en l’absence de gare de péage. Ces automobilistes ne payent à temps par oubli involontaire et se retrouvent à régler des frais de recouvrement supplémentaires.

L’Assesseur au transport de la Région Piémont, Marco Gabusi, avait alors répondu que les problèmes seraient abordés avec la société autoroutière ASTM, notamment afin de mieux informer les automobilistes.

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