L’exposition sur Tino Aime « De Rerum Natura – Viaggio incantato verso l’essenza segreta delle cose » (De Rerum Natura – Voyage enchanté vers l’essence secrète des choses) inaugure la saison d’exposition de la Pinacothèque communale Francesco Tabusso de Rubiana, dans le Val de Suse, le samedi 24 mai à 17 heures. Elle sera ouverte jusqu’au 15 juin et pourra être visitée les samedis et dimanches.
L’exposition est organisée par Marco Marzi, en collaboration avec l’association Ars Rubiana et la municipalité de Rubiana.
Tino Aime est un artiste qui a parcouru les thèmes de la montagne. Il a suivi et représenté le monde occitan de Fréderic Mistral. Il a présenté ses œuvres en Italie, en France et aux États-Unis, avec une vision particulière du monde et des choses.
Le personnage et l’artiste Tino Aime
Tino Aime, né à Coni en 1931 et décédé en 2017 à Gravère en val de Suse, était un artiste aux multiples expressions, graveur, peintre et sculpteur, très attaché au territoire et à la montagne. Connu internationalement, il est l’un des grands représentants artistiques de la zone alpine du Piémont.
Après sa formation à l’Académie de Turin auprès d’Idro Colombi, il commence sa carrière artistique en tant que sculpteur, puis se consacre avec passion au graphisme et à la gravure, technique dans laquelle il est considéré comme l’un des plus grands maîtres italiens, avec plus de mille deux cents planches produites. Son œuvre sculpturale s’exprime en bronze, en bois et en pierre, souvent intégrée à d’anciennes portes et fenêtres, dans un dialogue matériel qui restitue la mémoire et le paysage.
Tout au long de sa carrière, Aime a exposé en Italie, en France, en Roumanie et aux États-Unis.
En Provence, il a consacré un important cycle d’œuvres à Frédéric Mistral, le maître poète de la langue occitane, restituant le monde rural et lumineux du Midi dans une exposition itinérante qui a visité les musées de Gap, Marseille, Digne, Draguignan, Aix-en-Provence et Nice.
Des amis et des écrivains comme Nuto Revelli, Davide Lajolo, Mario Rigoni Stern, Nico Orengo et d’autres ont souvent accompagné son art. Ils lui ont notamment dédié le volume Cher Tino… lettres à un peintre ami. Les archives de son œuvre sont aujourd’hui conservées par l’Association Tino Aime.
L’exposition à Rubiana
Dans l’exposition à Rubiana, les protagonistes du « voyage enchanté vers l’essence secrète des choses » sont les sujets floraux, expressions de ce qu’Aime appelait la « nature silencieuse ».
« Églantines, alchémilles, lunaires, hortensias, genêts blancs, il y a un herbier certain dans la peinture de Tino Aime », écrit son ami Nino Orengo (1944-2009, poète, journaliste), des présences récurrentes qui tracent sa géographie essentiellement existentielle.
D’autre part, il était « un peintre de montagnes et non de montagnes », a déclaré Massimo Mila (1910-1988), critique musical et alpiniste. Artiste des choses simples, il savait exprimer l’ordre naturel des choses avec une délicate profondeur. Il disait de lui-même : « Je parle peu, je peins ».
Avec son regard attentif et poignant, il raconte le monde qui l’entoure, à commencer par celui de sa chère Bastia di Gravere, dans la haute vallée de Suse, en décrivant le vent, la neige, les bois et la vie silencieuse et laborieuse des hameaux de pierre.
En outre, dans le cadre de l’exposition actuelle, qui peut être visitée jusqu’au 15 juin prochain, la présentation du livre de Giorgio Cattaneo, Tino Aime. Un talismano per la pace che ci spetta, publié par Graffio Editore. Cattaneo et Paola Aime, la fille de l’artiste, participeront à la rencontre.
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