La dermatose nodulaire contagieuse bovine a conduit les autorités sanitaires européennes, françaises, italiennes et suisses à activer des mesures extraordinaires, tandis que les vaccinations débutent également.

De la Savoie à la Sardaigne, en passant par la Vallée d’Aoste et les cantons de Genève et, en partie, de Vaud, la stratégie est la même. Il s’agit de contenir l’épidémie en intégrant les outils disponibles : vaccination obligatoire, blocage des mouvements, abattage lorsqu’un troupeau est reconnu infecté.

La première livraison de vaccins est arrivée en Savoie le 18 juillet 2025 et l’administration a commencé le même jour.

La zone réglementée comprend un rayon de 50 kilomètres autour des foyers et inclut également 89 communes du nord du département de l’Isère.

Les vaccinations contre la dermatose bovine en Savoie ont commencé et des mesures combinées sont nécessaires

Vanina Nicoli, préfet de la Savoie, a souligné que la vaccination seule ne suffit pas. Seule une action coordonnée entre les vaccinations, les restrictions de mouvements et l’abattage sélectif peut arrêter le virus.

Le 19 juillet, une réunion avec les organisations agricoles a confirmé le soutien des éleveurs et des vétérinaires, malgré les tensions et les craintes suscitées par les agressions. Près d’Entrelacs, en Savoie, un éleveur qui avait résisté pendant une dizaine de jours aux ordres d’abattage, soutenu par une mobilisation de personnes et d’associations, a finalement accepté les dispositions de santé publique vétérinaire.

L’ensemble de ce phénomène a entraîné une véritable secousse dans le secteur de l’élevage et de l’agriculture des Pays de Savoie. Dans un contexte déjà particulièrement critique à l’égard des autorités et du gouvernement, les abattages – nécessairement réalisés dans l’urgence – ont également provoqué un état d’insécurité et de frustration compréhensible chez les opérateurs, y compris en ce qui concerne le lien direct entre l’éleveur et les animaux.

Des problèmes similaires ont également été rencontrés en Sardaigne. Dans les différentes régions, des mesures de soutien, notamment financières et d’organisation sont prises – avec le soutien de diverses organisations agricoles – pour surmonter la crise, dans le cadre d’un processus qui durera plusieurs mois.

Le 20 juillet, un nouveau foyer est apparu à Entrelacs en Savoie. Le cas a été rapidement traité par l’abattage des animaux. Au total, la France compte 27 foyers répartis sur deux départements: 17 en Savoie, notamment sur la commune d’Entrelacs, et 10 en Haute-Savoie, entre Rumilly, Massingy, Marigny-Saint-Marcel, et Faverges-Seythenex.

Vaccins en Suisse et en Vallée d’Aoste

En raison de la proximité géographique et de l’extension de la zone de surveillance de 50 km , la Suisse a également pris des mesures d’urgence. L’Office fédéral de la sécurité alimentaire a imposé, comme dans d’autres pays européens, la vaccination obligatoire des bovins, des buffles et des bisons dans le canton de Genève et la région de Terre-Sainte dans le canton de Vaud. Le canton de Fribourg, quant à lui, reste attentif à l’évolution de la situation.

Aucun vaccin contre la dermatose n’ayant été homologué en Suisse jusqu’à présent, une autorisation urgente du 11 juillet a permis l’utilisation de vaccins considérés comme efficaces dans d’autres Pays européens.

La Vallée d’Aoste est également entrée dans le circuit de surveillance. La zone d’alerte comprend les alpages du Petit-Saint-Bernard et du Val Veny, dans la commune de Courmayeur, dans un rayon de 50 km autour des foyers des Pays de Savoie. Des restrictions des mouvements de bétail sont prévues.

La Sardaigne est confrontée à 29 foyers actifs

Le phénomène de contrôle sanitaire est donc pleinement transfrontalier, même si les mesures d’exécution relèvent alors des Ministères de la santé respectifs et de l’Union européenne pour les deux Pays membres.

La vaccination est néanmoins considérée comme un outil efficace. Une campagne de l’UE dans les Balkans avait permis d’éradiquer le virus après sa propagation depuis l’Afrique et la Turquie en 2015.

En Italie, la Sardaigne reste dans une situation critique, mais avec des perspectives d’endiguement également grâce aux vaccins.

Au 17 juillet, il y avait 29 foyers actifs dans la province de Nuoro, avec 184 bovins malades, 31 morts et 447 déjà abattus. 300 000 doses de vaccin sont arrivées pour être administrées obligatoirement.

Les personnes qui refusent de s’y soumettre s’exposent à des amendes pouvant aller jusqu’à 20 000 euros et à une perte d’indemnisation. L’assesseur régional sarde pour l’agriculture, Armando Bartolazzi, a rappelé que la vaccination peut réduire la production de lait jusqu’à quatre mois et a minimisé d’autres effets secondaires. Il a également souligné la gravité de la situation et la nécessité d’endiguer la propagation de la maladie, qui, on le rappelle, n’a aucun effet sur l’homme.

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Directeur de Nos Alpes, journaliste. Il a collaboré avec des magazines et des journaux italiens, de Il Mulino à Limes, de Formiche à Start Magazine.

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