La Chancellerie fédérale suisse a confirmé le succès de deux initiatives populaires visant à réglementer de manière plus restrictive le développement des parcs éoliens et de l’énergie connexe dans le Pays. Celles-ci ont été déposées vendredi 25 juillet dernier par l’Association pour la protection de la nature et de la démocratie et ont dépassé le seuil des 100 000 signatures valides.
Les initiatives sur les parcs éoliens en Suisse
Les deux initiatives adoptées en Suisse ne visent pas à interdire totalement la construction de parcs éoliens mais proposent des modifications constitutionnelles pour en limiter l’impact. Ce débat s’inscrit dans un contexte complexe, où la nécessité d’augmenter la production d’énergie renouvelable se heurte aux exigences d’une plus grande protection de l’environnement et d’une plus grande participation des citoyens.
La première, appelée « Initiative pour la protection des forêts », vise à empêcher la construction d’éoliennes dans des zones forestières ou sur des pâturages boisés, en soulignant que chacune d’entre elles nécessiterait le déboisement d’une surface équivalente à un terrain de football. La seconde, appelée « Initiative pour la protection des communes », demande que la population locale ait un droit de regard direct sur les projets adoptés afin d’assurer une participation plus démocratique à la prise de décision.
L’énergie éolienne en Suisse
La production d’énergie éolienne en Suisse s’est développée lentement mais sûrement depuis l’installation de la première éolienne d’une puissance de 28 kilowatts à Langenbruck (Canton de Bâle-Campagne) en 1986. Aujourd’hui, une quarantaine de grandes installations est en service dans le Pays, produisant un total d’environ 140 gigawattheures d’électricité par an.
Le plus grand parc est situé sur le Mont Croisin dans le Jura bernois, où 16 turbines atteignent une puissance totale de plus de 37 mégawatts, tandis que d’autres sites importants se trouvent dans la Vallée du Rhône en Valais, dans la région de l’Entlebuch (Canton de Lucerne) et sur le Mont Gütsch (Canton d’Uri). La particularité de ces centrales est qu’elles produisent environ deux tiers de leur énergie durant le semestre d’hiver, ce qui les rend complémentaires à l’énergie hydroélectrique et photovoltaïque, plus active durant les mois d’été.
La définition des zones propices au développement de telles plateformes relève de la compétence des Cantons, tandis que des directives sont données au niveau fédéral pour que la planification tienne compte de l’approvisionnement en énergie, de la protection du paysage et de l’aviation. Les projets dont la production annuelle est supérieure à 20 gigawattheures étant considérés comme d’intérêt national, l’évaluation des impacts doit mettre en balance la production d’énergie avec d’autres intérêts tout aussi importants.
Les motivations des promoteurs
Selon les promoteurs, les plus de 300 projets éoliens actuellement prévus – totalisant plus d’un millier de turbines – présenteraient des risques importants pour la biodiversité et la qualité de vie des communautés. Les associations soulignent également que les récentes lois fédérales sur l’approvisionnement en énergie et les procédures d’autorisation accélérées réduisent le poids décisionnel des communes au profit des cantons.
Maintenant que les deux projets ont été formellement validés, le premier grâce à 107 693 signatures et le second grâce à 106 010 signatures, le processus parlementaire proprement dit va pouvoir commencer. Les Chambres fédérales devront discuter de leur contenu et décider de recommander leur acceptation, de proposer un contre-projet ou de les rejeter.
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