Le Lac Léman est en train des subir une profonde transformation, causée par le réchauffement constant de ses eaux et la lente diminution de leur niveau. Ce phénomène, qui inquiète les experts, risque de modifier radicalement le comportement des masses d’eau et donc la dynamique de tout l’écosystème qui y survit.
Diminution de l’oxygène et vie aquatique menacée
L’une des conséquences les plus graves du réchauffement concerne le brassage des eaux, un processus vital pour le transport de l’oxygène dans les couches profondes du lac. Il n’a lieu que lorsque la surface se refroidit suffisamment pour avoir la même densité que la profondeur, mais les températures hivernales de plus en plus élevées mettent à mal cette simple opération.
Selon les données recueillies par la Commission internationale pour la protection des eaux du Léman (CIPEL), la température moyenne des couches superficielles a atteint 7,8 degrés cette année (+1,5 degré par rapport à la période 1991-2020). Donc, les eaux ne se sont agitées que jusqu’à une profondeur de 110 mètres, loin du seuil fixé à 309 mètres au total pour le lac, faisant de 2024 la treizième année consécutive sans phénomène achevé.
Les conséquences pour la faune aquatique
Le manque d’oxygène provoqué par le réchauffement des eaux réduit considérablement l’espace vital de nombreuses espèces aquatiques vivant dans les fonds marins, dont la survie devient ainsi de plus en plus difficile. Il s’agit par exemple du phytoplancton, de minuscules algues indispensables à l’alimentation du zooplancton et, dans une chaîne qui risque fort de se rompre, des poissons.
Même les salmonidés, une espèce de poisson très sensible, changent leurs habitudes : lorsqu’avant ils frayaient dans des eaux peu profondes, entre 3 et 6 mètres, aujourd’hui ils vont jusqu’à 25 mètres à la recherche de meilleures conditions. Par conséquent, l’orientation de la pêche et des pêcheurs s’oriente également vers des variantes qui tolèrent mieux les conditions désormais modifiées Lac lac Léman, telles que la carpe.
Pollution et niveau d’eau du Lac Léman
Mais le réchauffement n’est pas le seul problème du Lac Léman, qui est de plus en plus soumis à l’augmentation des particules polluantes provoquée par des événements extrêmes. Des phénomènes tels que les inondations entraînent en effet des débris et des micro-produits dans l’eau, compromettant également les stations d’épuration par lesquelles environ un million de personnes sont alimentées en eau potable.
Selon le CIPEL, le lac se trouve dans une phase de transition où il doit faire face à de nouvelles menaces telles que la prolifération de cyanobactéries et l’invasion d’espèces exotiques. À cela s’ajoute, au moins pour ce printemps, une baisse du niveau de l’eau qui, en l’absence de pluies en avril et mai, risque d’avoir des effets graves et inévitables sur l’agriculture.
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