La ville de Nice s’est engagée dans un plan d’extension de la végétation urbaine (« végétalisation ») en plantant plus de 204 700 nouveaux arbres à partir de 2021 et en visant un arbre par habitant d’ici 2026.
Suite à ces initiatives, Nice fait désormais partie des villes les plus arborées d’Europe, parmi celles de plus de 200 000 habitants, selon les données du satellite Kermap.
L’un des principaux objectifs est de faire baisser les températures dans les zones urbaines, afin d’améliorer la résilience et la qualité de vie dans le contexte du changement climatique.
Le projet s’inscrit dans le cadre de diverses initiatives européennes visant à rendre les villes plus vertes, telles que le Règlement européen de 2024 sur la Restauration de la nature (inclus dans le Pacte Vert). Au niveau national, on les retrouve notamment en France dans le Plan Nature en Ville 2024-2030, en Italie dans le programme ReforestAzione du Ministère de l’Environnement, qui couvre 13 villes, ou par exemple à Genève dans le Plan stratégique de végétalisation.
Plusieurs villes alpines et préalpines planifient ou interviennent également sur la végétation en réponse au changement climatique, comme Aoste (qui lance ses premières initiatives à bas bruit), Pignerol (avec un projet contre les îlots de chaleur), Lyon ou Annecy (par exemple dans les espaces des écoles).

Un plan vert pour le bien-être urbain
Le projet de végétalisation urbaine de la ville de Nice a vu le jour avant d’autres villes, en mars 2019, et a créé à ce jour 33 hectares d’espaces verts, avec l’ouverture de 16 nouveaux parcs et jardins, ainsi que sept jardins communautaires et une centaine de jardins pédagogiques. Nice compte 33 % d’arbres et 53 mètres carrés de surface arborée par habitant, des indicateurs parmi les plus élevés d’Europe.
L’objectif principal de la municipalité, selon le programme promu par le maire Christian Estrosi, est de planter 280 000 arbres d’ici 2026, garantissant ainsi un arbre par habitant.
La municipalité a adopté une Charte de l’Arbre, un document de programme qui identifie, entre autres, des espèces résistantes au climat méditerranéen et peu exigeantes en eau, telles que l’érable de Montpellier, l’érable champêtre, le paulownia et le mûrier de Chine.

Répondre au changement climatique et réduire les températures en ville
La végétation urbaine est un élément de l’aménagement urbain, mais surtout un outil pour répondre aux défis du changement climatique. L’un des principaux objectifs du plan de végétalisation de Nice est de réduire les températures de la ville en luttant contre le phénomène d’îlot de chaleur.
Le projet prévoit la création de 70 nouveaux hectares de zones fraîches d’ici 2026, en répartissant les arbres et les espaces verts dans les endroits les plus critiques de la ville. La plantation d’espèces à fort pouvoir d’ombrage contribuera à atténuer la hausse des températures qui, ces dernières années, a atteint des niveaux élevés présentant un risque pour la santé et, en tout état de cause, pour la qualité de vie, en particulier pendant les mois d’été.
La mise en place de sols perméables est un autre aspect identifié : leur capacité à absorber les eaux de pluie réduit la stagnation et la chaleur réfléchie par le béton, abaissant ainsi la température du sol. À Nice, l’objectif est de créer au moins 28 hectares de surfaces perméables d’ici 2026, garantissant une réduction moyenne de la température urbaine de 2 à 3°C dans les zones renaturées.
Quelques interventions : des poumons verts pour la ville
L’une des interventions les plus significatives a été le Jardin Saint Jean d’Angély, un nouvel espace vert au cœur d’un quartier en pleine transformation, abritant 80 nouveaux arbres et 3 200 mètres carrés de sol perméable. Le jardin contribue à améliorer le microclimat local et offre un espace de détente aux résidents.
Un autre projet concerne la rue Cassini, l’une des artères les plus fréquentées entre le port de Nice et la place Garibaldi. Ici, 58 nouveaux arbres ont été plantés, réduisant les émissions de CO₂ de 1,3 tonne par an, et des espaces ont été créés pour les piétons et les cyclistes.

L’aménagement du jardin de l’Arménie a transformé une zone centrale en un îlot de fraîcheur avec 900 mètres carrés de sol perméable et 10 000 mètres carrés de surface réaménagée, améliorant le microclimat urbain et le bien-être des citoyens.

Enfin, le projet d’embellissement du site Jeanne d’Arc a permis la création d’un parking souterrain et en surface d’un jardin de 2 200 m² avec 70 nouveaux arbres et un espace dédié à la détente et à la convivialité. Il permet notamment de réduire les émissions de CO₂ de 2,3 kilogrammes par an.


Éducation à la responsabilité environnementale et résilience urbaine
Le projet implique directement les citoyens, en particulier les jeunes. Avec l’initiative Mission Top Planète, les écoliers sont sollicités pour participer à la plantation d’arbres, promouvant ainsi le sens de la responsabilité environnementale. Depuis 2020, déjà 31 cours d’école ont été transformées en espaces verts, et l’objectif est d’impliquer 50 % des écoles d’ici 2026.
Actuellement, la ville compte 35 000 arbres dans les parcs publics et autant dans les collines environnantes. La mise en œuvre de la Charte de l’Arbre garantit que les nouvelles plantations respectent les critères de durabilité, en favorisant les espèces à faible consommation d’eau et capables de capturer de grandes quantités de CO₂.
Au cours des dix dernières années, des jardins communautaires et des jardins urbains ont également été créés, dont quinze jardins communautaires et pédagogiques, avec environ 70 % des écoles disposant de jardins. Le développement de l’agriculture urbaine permet d’améliorer le paysage et de renforcer la cohésion de la communauté.
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