Le 12 septembre dernier a été publié « Education at a glance », le rapport sur l’éducation dans le monde élaboré par l’Ocde, l’Organisation de coopération et de développement économiques. En feuilletant ses pages virtuelles, il est facile de se rendre compte des différences profondes qui caractérisent et distinguent le système scolaire français du système scolaire italien, ainsi que d’identifier les ombres et les lumières des méthodes et des financement éducatifs de l’année passée.
L’éducation en France
Parmi les 38 pays les plus développés au monde, la France a les programmes scolaires les plus concentrés sur les matières de base, qui occupent 60% du temps de cours à l’école primaire : à la moyenne de 16% des cours consacrés aux mathématiques et de 26 % des cours consacrés plutôt à la compréhension de la langue écrite, elle répond par des pourcentages de 21% et 38% respectivement.
Le gouvernement de l’Elysée est aussi celui qui, selon l’Ocde, investit le plus dans l’éducation, avec un financement de 12 633 euros par élève, soit 28% du produit intérieur brut par habitant ; cependant, les écoles primaires sont plus pénalisées que les autres niveaux et classes, où le financement est réduit de -9% par rapport à la moyenne des autres nations. Le curriculum vitae des enseignants est également bon, puisque pour accéder à la profession, même au niveau de l’école maternelle ou primaire, il faut être titulaire d’un diplôme universitaire et d’un bac +4, en plus de devoir passer un concours spécial ; cependant, les enseignants français semblent être désavantagés en ce qui concerne le salaire auquel ils ont droit, qui est inférieur de -15% par rapport à celui de leurs collègues étrangers.
Le rapport « Education at a glance” reproche cependant à la France les trop longues périodes de vacances qu’elle accorde à ses élèves : si l’été se situe dans la moyenne des Pays concernés, avec 8 semaines entre juillet et août contre une moyenne générale de 9, sur l’ensemble de l’année, les jeunes bénéficient de 16 semaines de repos contre une moyenne générale de 13. Mais, poursuivent les chercheurs, de 6 à 15 ans, ils suivent 8 200 heures de cours contre une moyenne générale de 7 600 heures, soit environ 600 heures de surplus qui correspondent en fait à la moitié d’une année scolaire.
Un autre point noir pour la nation est le fossé éducatif entre les enfants qui ont grandi dans des environnements financièrement et familialement favorables et leurs pairs qui, au contraire, souffrent de graves difficultés économiques et personnelles. Selon les données, 11% des jeunes âgés de 25 à 34 ans n’ont pas de diplôme d’études secondaires, ce qui se répercute inévitablement dans le monde du travail, où plus de la moitié d’entre eux n’ont pas d’emploi, contrairement aux diplômés de l’enseignement secondaire (78%) et universitaire (88%) qui le trouvent directement.
L’éducation en Italie
Selon l’Ocde, l’Italie fait partie des Pays développés qui investissent le moins dans l’éducation : sur une moyenne générale de 5,1% du produit intérieur brut consacré à l’éducation, la Péninsule n’atteint que 4,2%, répartis en 30% pour l’enseignement primaire, 16% pour l’enseignement secondaire inférieur, 30% pour l’enseignement secondaire supérieur, et 24% pour les universités, les masters et les doctorats. Ces chiffres se traduisent inévitablement par une pénurie chronique d’enseignants, qui ne sont plus attirés par une profession dont le salaire brut moyen se situe autour de 32.588 euros, contre +20% ailleurs. Il n’est donc pas étonnant, malgré le record des classes les moins chargées de tout l’espace de recherche, que 61% des professeurs aient plus de 50 ans et que de moins en moins de jeunes diplômés aient envie d’entrer dans la profession.
Le Bel Paese est également préoccupé par le nombre de jeunes de moins de 35 ans sans qualification, environ 22% contre une moyenne de 14% dans l’Ocde ; les statistiques concernant le nombre de diplômés de moins de 65 ans, 14% contre une moyenne de 22% dans l’Ocde, sont également spéculatives. À ce groupe s’ajoutent les Neet, c’est-à-dire les jeunes qui n’étudient pas, ne travaillent pas et ne suivent pas de cours de spécialisation, qui sont 16,3% en Italie contre 9,9% dans les autres Pays.
Même ce résultat négatif peut être interprété en termes purement financiers : dans la tranche d’âge 25-34 ans, ceux qui n’ont pas de diplôme gagnent seulement 4% de moins que ceux qui en ont un, et ceux qui ont un diplôme gagnent seulement 8% de plus ; en outre, dans la tranche d’âge 45-54 ans, ceux qui ont un diplôme technique gagnent 40% de plus que la moyenne.
Et ce sont précisément les formations technico-professionnelles qui semblent avoir plus de succès en Italie qu’ailleurs, attirant 40% des jeunes entre 15 et 19 ans contre 23% dans la zone Ocde. Toutefois, cela ne se traduit pas nécessairement par de bons résultats en termes d’emploi : un ou deux ans après l’obtention du diplôme, les taux sont les plus bas des nations concernées, avec 55%.