Menton et Vintimille sont aujourd’hui au centre d’un ouragan de controverses, de désaccords et d’inimitiés concernants les décisions politiques prises en matière d’immigration clandestine et de centres et camps d’accueil.
La situation à Menton
Malgré l’Italie confirme des bonnes rapports avec la France, la « question des migrants » reste un sujet brûlant pour les deux Pays.
La voix du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a prononcé un non catégorique à la possibilité d’accueillir une partie des migrants qui débarquent à Lampedusa.
La nouvelle de la création d’un nouveau camp dédié à Menton, destiné à accueillir et détenir 150 à 200 personnes par jour, a également été démentie : la préfecture des Alpes-Maritimes a en effet précisé sur son profil Twitter que ce qui avait été anticipé par Bfm Tv correspondait à une fake news, fruit d’un premier malentendu.
Après avoir évité les risques liés à l’installation d’une zone spéciale avec des tentes et des services ou à la transformation de bâtiments publics en structures dédiées, la possibilité d’utiliser un terrain municipal proche de la frontière et le service de police correspondant comme centre d’accueil temporaire reste à l’étude par la préfecture et la municipalité de Menton. Cette solution permettrait de gérer administrativement des centaines de clandestins adultes, d’étudier leurs permis et leurs demandes de séjour et, en cas d’invalidité, de les raccompagner à la frontière pour les confier aux autorités italiennes compétentes.
La situation à Vintimille
Lors de la réunion de la Commission pour l’ordre et la sécurité qui s’est tenue lundi 2 octobre dernier, l’hypothèse d’installer à Vintimille un nouveau centre pour les rapatriements a disparu. Lieu de détention de citoyens étrangers en attente d’un ordre d’expulsion, celui-ci aurait été destiné à accueillir des étrangers en situation irrégulière pour une période de 30 jours établie par le Questore et éventuellement prolongeable jusqu’à un maximum de 90 jours.
Cette décision a également été confirmée par le ministre de l’Intérieur Matteo Piantedosi, qui a annoncé que dans la ville frontalière sera bientôt installée une « structure de secours » destinée à améliorer l’accueil des réfugiés et la vivabilité des résidents. Aménagée à l’intérieur du Ferrotel, un bâtiment destiné aux cheminots mais fermé depuis 2019, elle sera dédiée à tous ceux qui, après avoir rejoint l’Italie, ont toute l’intention d’être identifiés. La capacité estimée est d’environ 50 places, principalement réservées aux personnes en situation de fragilité qui se rabattraient sur des bivouacs improvisés le long des rues.
Le Gouvernement a d’ailleurs promis de s’engager à doter la province d’Imperia d’au moins 53 policiers ainsi que de 10 agents de la police des frontières. En effet, la situation dans les centres-villes n’est pas des plus sereines : le seul quartier des Gianchette est actuellement peuplé de plus de 400 migrants, dont la moitié sont irréguliers, ainsi que vandalisés avec des ordures et des vêtements abandonnés.
Cependant, fait également l’objet d’une réflexion politique la construction d’un Cpr sur le territoire de la Ligurie dont l’emplacement reste encore inconnu, bien que les choix les plus plausibles se portent sur les casernes de Vallecrosia, de Diano Castello et d’Albenga. Les maires Armando Biasi, Massimo Niero et Riccardo Tomatis on manifeste leurs oppositions à la construction d’un centre qui, selon eux, pourrait aggraver la situation déjà précaire des trois communes.