Le Sanremo votera pour le second tour, car au premier aucun des candidats n’a obtenu la majorité absolue lors des élections municipales des 8 et 9 juin.
Le candidat de droite, Gianni Rolando, a obtenu le meilleur résultat avec 42,06%, suivi par Alessandro Mager, candidat d’un groupement de listes civiques, avec 32,48%. Ils s’affronteront au second tour le 23 juin. Le candidat de la gauche, soutenu par le Parti démocratique, Fulvio Fellegara, a obtenu 19,1%, ce qui lui permet d’entrer au conseil municipal.
Droite, gauche et liste civiques
En Italie et en France, et en Ligurie en particulier, les batailles électorales municipales ont souvent un parcours particulier, croisant les personnes et les forces politiques. Le contexte de la Ligurie occidentale est marqué par le scénario national entre la désintégration de la droite et de la gauche, l’affirmation de lignes nationales populistes et d’un glissement vers l’extrême droite. À cela s’ajoute le très mauvais climat entre 2010 et 2015, au cours duquel des actions contre la ‘ndrangeta et les procès ont été menés, avec la dissolution pour mafia de plusieurs municipalités, dont Bordighera et Vintimille.
Plus généralement pour l’ensemble de la Ligurie, et de manière plus marquée pour la Ligurie occidentale, un problème de développement économique et de gestion des affaires publiques s’est posé. En effet, les villes et leur patrimoine naturel et culturel ont stagné ou régressé depuis de nombreuses années, en termes de paysage urbain, d’investissements publics et privés, de modernisation des infrastructures et de qualité de vie.
Des politiques de relance
C’est pourquoi les dernières batailles politiques ont souvent porté sur la réalisation de projets concrets. On a vu apparaître des personnalités qui, dans les partis ou en dehors des partis, précisément dans les listes civiques, ont adopté une posture vers la reprise des activités et des investissements. Le président de la Ligurie, Giovanni Toti, avait également choisi cette image publique, dynamisme contre immobilisme.
À Sanremo, le duel entre la droite et la gauche – parmi les nombreuses complications de personnes et d’événements – a été résolu il y a des années avec l’élection à la mairie d’Alberto Biancheri, soutenu pour l’essentiel par des listes civique, et qui a gouverné la ville pendant dix ans. Le 5 juin dernier, à la fin de ses deux mandats, il a prononcé son discours d’adieu, énumérant les « choses faites », avec 200 millions d’investissements. Il a mentionné, entre autres, l’assainissement des comptes, 30 millions de réaménagements de bâtiments scolaires, le palais de sport, les zones piétonnes, les nouveaux arbres, le contrôle par caméras, la lutte contre la dégradation, et les projets en cours. C’est une approche qui a également fait le succès politique de plusieurs maires sur la Côte d’Azur.
La nouvelle campagne du second tour
Ce n’est pas par hasard, et en dehors des partis, qu’Alberto Biancheri a trouvé des alliances et des dialogues, par exemple avec Claudio Scajola, maire d’Imperia et président de la Province. En vue des nouvelles élections municipales, en raison de la limite de deux mandats, il a choisi de soutenir un candidat en continuité avec son administration et ses listes civiques, Alessandro Mager, et de ne soutenir ni le candidat de droite ni celui de gauche.
La campagne électorale, en dehors des polémiques, s’est de toute façon toujours déroulée sur le thème de la rénovation urbaine. Le candidat de droite, Gianni Rolando, se présente lui aussi comme un candidat du « faire ». Il a beaucoup insisté sur les dégradations et les chantiers inachevés, par exemple dans certaines rues de la ville, sur la préservation du patrimoine mineur, ou sur les arbres à planter. Il a évoqué ses relations directes avec le gouvernement central, par exemple pour l’Aurelia bis ou les infrastructures des déchets urbains.
Alessandro Mager, le candidat civique héritier des politiques du « faire » (et des 200 millions pour la rénovation urbaine) déjà mises en œuvre par Alberto Biancheri, qui le soutient explicitement, a mené une campagne sur un ton rassurant et également des politiques du « faire ». Au second tour, le 23 juin, il pourrait peut-être récupérer les dix points d’écart du premier tour, qui sont toutefois dix. Il faudra bien écouter et voir ce qui se passera au cours de ces deux semaines, par exemple à gauche, mais aussi dans le centre et la droite.
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