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    Home » Posts » Une récit sur le manteau de la Vierge et sur un joyau de 1508 à Pecetto Torinese
    Contes et récits

    Une récit sur le manteau de la Vierge et sur un joyau de 1508 à Pecetto Torinese

    Anna Maria ColomboAnna Maria Colombo26 décembre 2024
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    Jacopino Longo, Natività, 1508, Pecetto Torinese
    Jacopino Longo, Natività, 1508, Pecetto Torinese

    Anna Maria Colombo nous confie aujourd’hui un récit qui est un descriptif poétique d’un tableau qui raconte la Nativité sous le regard de son époque et de son auteur: il faut bien lire les mots qui suivent, et aller voir l’œuvre de Jacopino Longo, datée de 1508, à l’église du XV siècle de San Sebastiano à Pecetto Torinese.

    Cet article s’ajoute donc à notre série des (cyber) récits de Noël, avec un intelligence de la plume toute humaine, dont nous en remercions Anna Maria.


    Giacomo aimait marcher dans le brouillard, surtout à la tombée du soir. Cela semblait lui permettre d’oublier ses soucis, peut-être parce que le monde disparaissait autour de lui. Et il ne craignait même pas de se perdre. Le sentier montant entre les cerisiers était bien tracé.

    Mais cette fois-là, le brouillard était si dense et humide qu’il sentait sa barbe goutter.
    Après avoir traversé le pont en bois au-dessus du torrent, il avait déjà parcouru plus de la moitié du chemin. Giacomo commença alors à se réciter mentalement les termes du contrat qu’il s’apprêtait à signer, en présence du fabricien et de témoins honorables. Certains d’entre eux, pensa-t-il, ceux qui habitaient dans les hameaux les plus éloignés de l’église, devaient être en route dans le brouillard, tout comme lui.

    Le curé les attendait tous dans la sacristie du presbytère. Quelques jours auparavant, le prêtre avait fait savoir au peintre Giacomo qu’il souhaitait lui confier la tâche de peindre une Nativité sur ce mur blanc de l’église, au fond de la nef, à droite du portail.
    C’était à lui de commencer à calculer une juste rémunération.

    Et il l’avait fait.

    Le mur à couvrir n’était pas très grand et il connaissait bien le sujet, la naissance de Notre Seigneur. Depuis qu’il était devenu maître, il en avait peint cinq, dont une même en terre d’Allemagne. Trente écus d’or du Soleil de France plus un sac de froment pouvaient être considérés comme une bonne rémunération.

    Quant au temps nécessaire, il ne craignait pas de manquer à son engagement. Une année vraiment difficile était sur le point de s’achever, mais désormais les choses allaient mieux et il lui semblait entrevoir une raison à tout ce qui était arrivé. Ainsi, le travail reprendrait son cours habituel.
    On regarde moins souvent les étoiles qu’on ne le devrait. C’est ce que se dit Giacomo en s’arrêtant un instant dans l’obscurité, après que la petite porte de la sacristie s’était refermée derrière lui. Puis, à pas lents, il reprit le chemin du retour et le brouillard l’enveloppa aussitôt.

    Le lendemain matin, puis encore le jour suivant et pendant au moins deux semaines entières, le ciel resta d’un bleu limpide et les murs se réchauffèrent aux rayons du soleil. Les conditions idéales pour réaliser un « bon fresque ».

    Dans sa vie, Giacomo avait toujours dessiné et peint. Des saints et des martyrs sur des retables dorés, des armes sur des bannières, des fleurs, des vertus et des divinités sur des tapisseries et même des harnachements pour fiers chevaux. Tout cela était aussi du travail.

    Mais c’est uniquement face à un mur de sable, de pierres et de briques qu’il se sentait véritablement pictor. Peu de temps après, non sans un immense effort, le mur semblait s’ouvrir, s’effondrer sur un monde d’images, lointaines dans le temps comme dans l’univers. Des représentations d’événements passés, pourtant destinés à se reproduire. Et devant lesquelles, une fois le travail achevé, il s’inclinait toujours avec un grand sentiment d’humilité.

    Sa main et son pinceau étaient, il en avait l’intime certitude, les instruments d’une volonté plus grande. Pour cette raison, il ne ressentait jamais de mécontentement à la fin d’une œuvre. Tout comme la joie l’accompagnait au début de chaque chantier, lorsque les échafaudages étaient montés. Le bruit des planches chargées sur la charrette roulant lentement sur les pavés lui était familier.

    Il n’éprouvait aucun déplaisir à avoir autour de lui une foule de gens et beaucoup de bavardages. Passé l’effet de nouveauté, tout redeviendrait comme avant et, dans les jours à venir, durant de longues heures dans l’église déserte, seuls ses pas résonneraient. Oui, pendant une grande partie du travail, Giacomo le savait, il aurait été seul avec ses pensées.

    Légères comme les graines d’un pissenlit dans sa jeunesse, lourdes comme des cailloux boueux à présent. C’est pour cette raison qu’il trouvait réconfort dans le fait de peindre la naissance de l’Enfant Jésus. Il était arrivé à ce moment de sa vie où il ne pouvait plus dessiner une couronne d’épines sans en ressentir les piqûres.

    Giacomo pensait que Notre Seigneur était né dans une maison en ruine mais non dépourvue de charme. C’est pourquoi il peignit une colonne avec un chapiteau soutenant un plafond à poutres envahi de feuillages sauvages. Sur le mur de droite de cette antique demeure, il adossa une palissade en bois et y fit dépasser, l’une au-dessus de l’autre, les têtes du bœuf et de l’âne.

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    Puis, au sol, juste à côté, il plaça un bât. Sur la gauche, en revanche, la scène s’ouvrait sur un paysage rocheux animé de bergers et de troupeaux, tandis qu’entre les nuages, une créature angélique proclamait tandis que, dans les nuages, une figure angélique proclamait : « Je vous annonce une grande joie ».

    Il venait de s’abreuver à la fontaine de la place quand, s’apprêtant à peindre la figure de Joseph, l’idée lui effleura de prêter à l’ancien père putatif ses propres traits, tels qu’il les avait vus peu avant, reflétés dans l’eau claire. Le visage de la Vierge, en revanche, il le peignit d’une beauté éclatante, rosée, et son grand manteau d’un bleu intense à l’azurite la plus fine.

    Il ne lui restait plus qu’à donner vie à l’Enfant. Le dessin était déjà tracé : le petit était représenté tout nu, dans sa crèche de paille, protégé par le regard aimant de Marie, celui dévot de Joseph et celui joyeux d’un trio d’angelots. Mais pour appliquer les couleurs, il était déjà tard, et ce travail exigeait soin et diligence, méritant des forces renouvelées. Et la lumière éclatante du soleil.

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    La fille de Giacomo s’appelait Angela : elle avait treize ans et était une jeune fille patiente, aux yeux couleur noisette. Penchée sur son métier à tisser, elle passait ses journées à travailler. Mais la veille, peu après midi, la barre du métier sans raison apparente s’était fissuré et le tissage du lin avait cessé de progresser. Le menuisier appelé pour la réparation tardait à venir, alors Angela voulut, ce matin-là, accompagner son père jusqu’à l’église au sommet de la colline.

    La lumière claire du soleil d’hiver pénétrait par les petites fenêtres cintrées lorsque Angela se trouva face au mur au fond de la nef. Giacomo l’observa alors promener lentement son regard attentif sur toute la surface et s’arrêter sur le visage de la Mère.

    Puis, après un moment qu’il n’aurait su mesurer, il l’entendit prononcer : « Père, le manteau de la Vierge est si bleu et si délicatement plissé qu’on en ferait à merveille un berceau pour son Enfant ».

    En un automne sans brouillard, Giacomo s’en était allé et depuis lors Angela n’avait jamais manqué de se rendre, la nuit de Noël, à l’église au sommet de la colline. Cette année encore, comme toujours, le sacristain, après avoir allumé toutes les bougies, aiderait le vieux curé à revêtir la plus belle chasuble et la messe commencerait.

    En montant les marches de pierre, la femme frappa fort du pied pour débarrasser ses semelles de la neige et ne pas mouiller les dalles du sol. Une fois franchi le seuil, elle fit une légère génuflexion et le signe de croix. Les quelques personnes déjà dans l’église occupaient les bancs proches de l’autel. Il lui suffit donc de se retourner pour se retrouver, sans être dérangée, devant la fresque peinte par son père.

    À la lumière des petites flammes allumées autour de l’image sacrée, le manteau de la Vierge semblait brillant comme de la soie et doux comme du velours. Enveloppé dans un pan de celui-ci, dormait l’Enfant Jésus.

    Angela le regarda longuement, puis baissa les yeux sur ses pieds enflés, qui peinaient à tenir dans ses sabots. Lentement, elle prit place sur une chaise de la dernière rangée.

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    Pour accéder à l’église de San Sebastiano avec la peinture de Jacopino Longo vous pouvez profiter de l’app Chiese a Porte Aperte, qu’on peut trouver sur Google Play et Apple Store, comme nous informe la Commune de Pecetto Torinese.

    LIRE AUSSI : Saint Ours, paré de soie, reluit à Aoste

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    Anna Maria Colombo

    Anna Maria Colombo a enseigné l'histoire de l'art dasn les Alpes à l'Université de Turin et a organisé des séminaires et participé à des projets d'étude et de restauration de textiles anciens pour diverses institutions, dont l'université pontificale Jean-Paul II de Cracovie. Elle a écrit pour Allemandi, Interlinea, Priuli et Verlucca, Silvana Editrice et d'autres. Elle tient une rubrique sur la littérature de montagne pour Coumboscuro, una revue de la minorité provençale en Italie.

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